mercredi 3 août 2011

Islande: le journal de bord

góðan daginn !  (Bonjour !)


Avant de commencer, quelques sites web d'intérêt:

Pour apprendre quelques mots d'Islandais, youtube:

http://www.youtube.com/watch?v=GxzhWkMD3co

Un site intéressant de Iceland Road Guide. Sur la carte, quand on clique sur le point orange d'un lieu, de l'info extraite du guide apparaît à droite.  Au bas de cet info, un carré blanc.  Cliquez sur le carré pour entendre un clip sonore prononçant le nom du lieu ! À force d'écouter les noms de lieux, j'en ai appris beaucoup sur l'Islandais:   http://icelandroadguide.com/index.php?cmsszp=icelandroadatlas&cmsszd=index&cmsszr=map&cmsszs=en

Quelques notions d'Islandais:

Les sons:
á: comme le "ou" de l'anglais "House"
j: comme le "y"
ll: lkl
tn: comme dans Grimsvötn, se prononce comme ça s'écrit, en appuyant presque pas sur le "tn"
Þ: se prononce comme le "th" en anglais
ó: se prononce "ô"
ð: se prononce "d" (góðan daginn: Gôdanne Dyin")


Alors ? Vous pouvez maintenant prononcer Eyjafjallajökull !



Vendredi 24 juin


Après un mois de fou au boulot, je me retrouve le jour du départ sans avoir complété ma planification.  Mon trajet est fait, c'est tout.  Je n'ai pas eu le temps d'imprimer les pages importantes de mon guide Lonely Planet.  Je m'envoie quelques chapitres par courriel, en espérant pouvoir les consulter en Islande.  Je remplis mes sacoches et termine de placer le vélo dans sa boîte le matin.  C'est le départ !

Je stationne au parking Vinci, près du Sheraton.  L'autobus m'emmène au quai de départ, près du check-in de Air Canada.  Tout va bien, je suis le seul passager dans l'autobus.

Air Canada m'offre de faire le nécessaire pour que mon vélo soit transféré automatiquement sur le vol de Icelandair à Toronto.  Un problème de moins.  Coût pour le vélo: 50$ + 20$ plus taxes.  Curieusement, on dirait toujours qu'ils n'ont jamais fait face à cette situation et il leur faut fouiller pour déterminer le coût de transport.  Je sauve les frais pour le vol d'Icelandair.  Je vais ensuite porter mon vélo et mes sacoches au guichet spécial pour bagages surdimensionnés.

Le vol de 16h part avec 1/2h de retard - pas grave, j'ai prévu beaucoup de temps entre les 2 vols. Arrivée à Toronto vers 17h45.  Mon départ sur Icelandair est à 21h10.  Mais l'arrivée est au terminal 1 et mon vol vers l'Islande est au terminal 3, à l'autre bout de l'aéroport via le Skytrain.  J'arrête au bureau d'information de Air Canada pour m'assurer que mes bagages seront transférés.  J'explique mon cas et on m'assure que tout va bien aller.

Au check-in de Icelandair, attente de 1/2h - rien ne bouge, on attend après quelque chose... Finalement, quelqu'un arrive avec une pile de "boardind pass" !!!  pour remplir l'imprimante !!  Misère...

Le vol Icelandair est sans histoire.  J'arrive en Islande le samedi matin, vers 7am, heure locale.  Il y a 4 heures de décalage par rapport au Québec




Samedi 25 juin

Au tapis roulant je repère mes sacoches jaunes immédiatement et j'attends le vélo près de la porte des bagages "oversized" et j'attends... et j'attends... et j'attends............. Pas de vélo :o(

Après avoir porté plainte, obtenu un numéro de référence et un numéro de téléphone à appeler demain, je dois prendre le bus avec mes sacoches.  Direction: Auberge de jeunesse et camping de Reykjavik.  Espérons que le vélo sera sur le prochain vol demain matin.

Déprime total et angoisse à l'idée de me retrouver sans vélo.  J'essai de réfléchir et de trouver un plan B.  J'en perds mes moyens.

Et ma planification qui était à moitié faite...  Je n'ai même pas les adresses des librairies que j'avais noté dans le Lonely Planet pour obtenir de bonnes cartes.  D'ailleurs je n'y pense même pas.  Je marche jusqu'au centre-ville en longeant la baie.  J'essaie de faire contre mauvaise fortune bon coeur.  Je prends des photos mais la lumière est un peu moche.  Le temps est nuageux, parfois gris.

Je passe une bonne journée en ville mais au retour, à force de marcher autant, j'ai mal aux pieds ! Des ampoules.  J'aurais du changer de bas.

J'ai la migraine.  Changement de régime, stress, manque de café ?
Tout va bien... ;o(

En tout cas, voici de quoi ça a l'air dans ma tente au réveil, et la porte est ouverte ! Le vestibule est toujours très encombré:







Dimanche 26 juin


Lever à 8h, il fait chaud dans la tente.

Plein d'appréhension, je téléphone au comptoir de bagages de l'aéroport.  Mon vélo est arrivé !

Il a été mis sur l'autobus en direction du terminal BSI.  Je prends un taxi.  Arrivé au terminal d'autobus - pas de vélo !  Prochain bus en provenance de l'aéroport à 12h.  Suspicieux,  je redemande, cette fois j'insiste - il n'y a pas une grosse boîte de carton quelque part à l'arrière ?  Enfin, on la trouve.  Merde, les choses peuvent être compliquées ici.

J'assemble le vélo, il n'a pas trop souffert du voyage, malgré des signes évidents que la boîte a mangé des coups.

Voici tout ce qu'il y avait dans la boîte, sauf la sacoche de guidon:


Mon but était de partir de Reykjavik en bus et faire escale à Landmannalaugar pour une journée, en route vers Skaftafell, le point le plus à l'Est de mon périple, à part Jökulsárlón, où j'irais aller-retour en bus.
À cause de ce retard, j'ai manqué mon escale à Landmannalaugar. Je m'informe pour le prochain bus vers Skaftafell.  Il y en a un à 16h !  Il est 14h !  Je retourne au camping à toute vitesse, démonte la tente, rempli les sacoches. 

J'arrive au terminus juste à temps, 15h45.  Je demande un billet pour Skaftafell.  Skaftafell ? Il n'y a pas de bus pour Skaftafell aujourd'hui !  La (nouvelle) préposée de tout à l'heure s'est trompée, me dit la superviseure.  Qu'à cela ne tienne, je prends le bus de 17h jusqu'à Vik, à mi-chemin.  Demain matin, je pourrait prendre le bus jusqu'à Skaftafell.  Je n'aurai pas perdu trop de temps.

Je paie 1000 ISK (9$) pour laisser ma boîte en consigne au terminal d'autobus pour la durée de mon voyage. Normalement, c'est 500 ISK par jour - la superviseure me fait un cadeau.

Première expérience à voyager en bus avec le vélo.  Pas de problème, mais il ne faut pas vouloir pomponner le vélo.  On le roule dans la soute à bagages, à moitié couché, appuyé contre la paroi.  Il va se faire brasser.

3h30 d'autobus jusqu'à Vik.  La sortie de la ville par la route un est très achalandée, pas d'accotement.  Ça promet pour le retour ! ;o( 

Il y a un vent d'est tout comme j'escomptais - j'y voit un bon augure.

Température pour aujourd'hui 18C le jour, 12C le soir, ensoleillé pendant la journée, pluvieux et froid rendu à Vik.

Je m'installe au camping de Vik.  La salle commune n'est pas chauffée,  c'est très humide, la (!)  douche gratuite fait dur mais l'endroit est beau.




Lundi 27 juin

En matinée, j'explore la plage de sable noir, la petite église. 

Le ciel est couvert, la beauté des photos en souffre.  Ma migraine persiste.

J'achète de la bouffe au "Karnaval" (en tout cas le nom ressemble à ça..  Édit: c'est cette chaîne de magasins "Kjarval,  http://www.norvik.is/en/component/content/article/78-kjarval), une chaine de petites épiceries qu'on retrouve un peu partout. Lunch rapide en attendant l'autobus.

Le paysage est superbe entre Vik et Skaftafell.  Le bus arrête à Selajandfoss et Skogarfoss.  Je prends quelques photos en vitesse.  J'aurai l'occasion de revenir à vélo.

On passe à travers une tempête de cendres volcaniques.  J'espère qu'il y aura moins de vent dans 2 jours, alors que j'entreprendrai le retour à vélo.  En plus le vent est de travers, provenant du sud.

Rendu à Skaftafell, je m'installe.  C'est beau ! 

Je rencontre Alenka de Slovénie.  Elle survient alors que je termine de monter ma tente en me disant que c'était le spot qu'elle voulait.  Elle l'avait repéré et était allée ensuite payer sa place.  Tough luck, erreur de débutante ;o)

Elle prends ça en riant et nous engageons la conversation.  Je regarde sa tente: pratiquement une tente pour enfant de chez Toys machin. En plus, elle a oublié un morceau du toit qui couvre l'ouverture de ventilation au centre de la tente.  Elle se débrouille avec un sac de poubelle.  Et moi qui ai acheté une autre tente, craignant que ma North Face ne soit pas assez robuste pour le vent d'Islande !

Je ne le sais pas encore mais nous allons nous croiser plusieurs fois au cours de mon voyage.

Je prends le sentier vers Svartifoss, la fameuse chute aux colonnes de basalte semblables à des tuyaux d'orgue.  Plus loin, la montagne m'offre un point de vue sur l'immensité du Skeiðarársandur.




Mardi 28 juin


Levé tôt, je flâne un peu.  Ma migraine est toujours là. Ma réserve d'Advil baisse dangereusement.   J'attend l'ouverture du petit resto du centre touristique, à 9h.  Un muffin, banane et yogourt plus tard, je prend le bus vers Jökulsárlón, le lac aux icebergs.  C'est un lac glaciaire, au pied d'une langue du Vatnajökul, d'où se détachent des iceberg.  Ces icebergs flottent et aboutissent à l'embouchure de la rivière (Jökulsá á Breiðamerkursandi), où ils doivent fondre avant de passer le haut fond  sous le pont pour se rendre à la mer.

J'y croise Alenka, venu par un autre bus.

C'est magnifique, malgré le temps sombre.  Je marche de longues heures sur la berge en direction du glacier mais impossible de l'atteindre.  Une photo après l'autre, le temps file et je dois revenir à toute vitesse vers l'autobus.

Au retour, je marche vers le glacier tout près du camping.  Un petit kilomètre pour rejoindre cette partie du glacier Vatnajökull, dont la glace est noire des cendres depuis l'éruption du Grimsvötn de ce printemps.  Magnifique et étrange.

Demain, c'est le début de mon voyage à vélo.  J'entreprends le retour vers Reykjaivik.



Mercredi 29 juin

Aujourd'hui: 75km, ride time 6h45 (beaucoup d'arrêts photo)


Levé tôt à 6h30, parti à 8h30.  Ça doit être un record pour moi.  Je dis au revoir à Alenka qui veut prendre le bus vers Laki, un cratère volcanique très beau.

Il fait soleil, la météo annonce un vent du sud, 3m/s (10kmh).  Sur la route, il y a moins de cendres volcaniques.  Je vois quelques tourbillons au loin, mais pas de problème sur la route sauf à quelques occasions où le vent soulève la poussière.  Par contre je progresse lentement avec ce vent de coté, parfois de face: 14-18kmh à l'oeil.

La surface de la route est extrèmement rugueuse.  Ils utilisent un amalgame de goudron et petites roches.

Le paysage est encore plus beau que je pensais.  C'est fantastique, toute cette immenssitude ! L'horizon est loin à gauche et les falaises et le plateau montagneux ne me quittent pas à droite.  Je roule sur la route qui s'élève au dessus de ce champs de gravelle à perte de vue.

L'horizon est tellement loin que le paysage change très lentement.  Une montagne que j'observe en me disant que je prendrai une pause en l'atteignant prends des heures à rejoindre.

Au bout de 75km, j'atteint Kirkjubæjarklaustur juste avant la pluie.  Le camping est très bien. Il n'y personne à mon arrivée, juste la tente de... Alenka !

Elle arrive un peu plus tard et m'explique qu'elle a tenté de rejoindre Laki en automobile avec d'autres touriste mais ils n'ont pu franchir une rivière en travers de la route et ont du virer de bord.

Les routes secondaires n'ont pas de ponceaux et les rivières doivent être franchies en 4x4 seulement.  En Islande, un 4x4 c'est un "full size four wheel drive" - GMC Yukon, Expedition ou autre van aux stéroïdes, muni d'ailes élargies, de suspension relevée et de pneu géants, le reste ne vaut pas la peine d'être qualifié de 4x4.  Seuls ces véhicules sont autorisés à rouler sur certaines routes, les "f" roads - route de montagne (non, pas le "f" que vous pensez, "f" pour "ford" comme dans "to ford a river", traverser à gué).  Ces routes ne sont ouvertes que l'été.

Souper au resto du coin, petite toilette à l'évier, recharge la batterie de caméra.  Dans plusieurs camping, il y a une salle de bain séparée pour les handicapés.  Parfais pour une petite toilette en toute tranquillité quand on a pas les 6 pièces de 50ISK pour la douche !  La nuité au camping est gratuite, le gouvernement ayant décrété un congé de tarif pour tous les camping pendant 4 jours afin d'encourager le tourisme.

Entretemps, le camping se remplit.  Les RV abondent et une famille pas si près de ma tente mène un train d'enfer avec 2 enfants turbulents et une ménagère qui parlent fort, ils ne connaissent sûrement pas le concept de tranquillité, à 22h du soir.  C'est le problème avec le soleil de minuit, les gens se couchent tard.  Dans les camping, le couvre feu est de 23h à 8h.

Migraine partie, j'ai gagné un coup de soleil.  Je m'attendais à bien des tours de la part de miss météo mais pas à ça et je n'ai pas de crème solaire.

La remorque va très bien, aucune comparaison avec mon épisode de Windsor d'il y a 2 ans.

Aujourd'hui: 75km, ride time 6h45 (beaucoup d'arrêts photo)

Quelques jours après mon départ, une inondation est survenue entre Vik et Kirkjubæjarklaustur, emportant une partie de la route:


    Múlakvísl glacial flood
    News Release July 9  at 10:00
    A glacier flood began in Múlakvísl- river in South Iceland last night. Ring road 1 is closed from Skálm on the East side and Höfðabrekka on the West side. The National Crisis Coordination Center in Skógarhlíð has been activated and the security level raised to alert phase.
    It has not yet been established whether a small eruption occurred under Mýrdalsjökull-glacier last night or whether the flood is caused by draining of geothermal meltwater. Seismic activity and earthquakes have reduced significantly since last night. Scientists who flew over the area this     morning detected no signs of eruption on the surface. Ice cauldrons have formed in three places on the surface of the south-east side of the glacier. Mýrdalsjökull has been declared a danger area due to crevasses and fissures in the surface. All traffic is prohibited on the glacier.
    The bridge over Múlakvísl is broken. Roads north of the glacier are accessible only to 4X4 vehicles. People close to the rivers at Myrdalssandur are asked to beware of geothermal gases.
    A small area near the river has been evacuated, mainly farmers and tourists in the area. The Icelandic Red Cross has opened up an emergency centers in the primary schools in Vík and Kirkjubæjarklaustur.
    Response units are assisting inhabitants and tourists in the area.

L'Islande, c'est un autre monde, comme en fait foi cette dépêche du service de la sécurité publique l'année passée:



 Eruption at the Eyjafjallajökull volcanic system

The road to Þórsmörk
The temporary closure of the Þórsmörk road has been lifted and the road is now open to four-wheel drive vehicles. The site of the Gígjökull glacial lagoon is closed to all traffic due to danger of toxic gases, and all driving on the dry lagoon bed is forbidden. The road to Hamragarðaheiði is closed and likewise the road to Skógaheiði. The hiking route over Fimmvörðuháls is open and a path had been marked over the new lava field, which has been named Goðahraun.




Jeudi 30 juin, 75km


Départ à 8h50.  Décidément, je m'améliore par rapport à mes voyages précédents.

Il fait encore beau soleil.  Alenka a brisé une pole de sa tente que j'essaie de réparer. Pour me remercier elle me donne un peu de crème solaire avant de partir.

Le vent est fort, du sud. à l'oeil, environ 30-50kmh.  de coté, parfois de face, rarement de dos.  Ou il est ce vent dominant d'est ?  La surface granuleuse de la route retient de la cendre volcanique que l'on ne voit pas vraiment mais elle se soulève à l'arrière des véhicules qui me croisent.

J'aborde une région de champs de lave.  Pour moi, ça ressemble à des chocolats "Turtle" géants, passés date.  La lave est couverte de 3-4 pouces de mousse semblable à une sorte de lichen, saturé de poussière.  Cette mousse agit comme une filtre géant et quand on marche dessus, la poussière lève.  Heureusement, c'est plus accidenté et valonné.  Ça permet de me cacher quand survient l'inévitable #2  ;o)

À 40km, j'arrête pour huiler ma chaine dont le bruit m'énerve.  Je me rencontre que mon frein arrière frotte sur la roue !

Le reste du chemin est plus facile.  Le vent baisse et sa direction est un peu plus favorable

J'arrive à Vik vers 17h30.  Je reste au même camping.  Malgré la crème solaire de Alenka, j'ai un coup de soleil et le visage me chauffe.

Je soupe au bistro derrière la station d'essence N1.  Ces stations jalonnent la route 1 et sont l'équivalent de nos "Couche-Tard" avec en plus un snack-bar où l'on peu s'acheter un trio hamburger à environ 1500ISK (13$).  Le bistro à l'arrière est bien mieux.

Je retourne sur la plage pour une séance de photos, la lumière est mieux qu'à mon passage précédent.

Aujourd'hui: 75km, ride time 5h06 (beaucoup moins d'arrêts photo)





Vendredi 1er juillet, 67km

"Beware of what you wish for"


Je me lève au petit matin.  Une longue journée m'attend. 

Le temps est gris, il pleut, des drapeaux claquent au vent... d'est !  Enfin, le vent que j'attendais.  Mais la pluie tombe.. à l'horizontal.  Selon les prévisions météo affichées au camping, il y aura du vent de l'est à 18m/s aujourd'hui, ça c'est une vitesse moyenne de 65kmh avec des rafales encore plus fortes.

Je défait la tente en prenant soin d'enlever la tente intérieure séparément pour la garder au sec.  Le double toit vient après, paqueté séparément.  Tout un exercice que de faire ça sous la pluie en essayant de garder les choses au sec tant que possible.

Je quitte Vik vers 9h30.  Full kit de pluie:  sous-vêtements longs, pantalons, pantalons imperméables, couvre-chaussures, chandail et Shell en Gortex,  lumières clignotantes au vélo. 

Avant de partir, j'ai eu l'idée de m'acheter des bas et des gants en néoprène en cas de pluie.  Mon raisonnement était que puisqu'il est presque impossible de garder les pieds et les mains au sec sous une pluie diluvienne, autant ne pas essayer et s'habiller comme sur l'eau, avec des vêtements qui me garderont au chaud même mouillés.

C'est aujourd'hui que je mets à l'épreuve mes bas et gants en néoprène.  Je porte les couvre-chaussures plus pour avoir les pieds au chaud que pour être moins mouillé.

Je dois traverser une série de petites montagnes qui entourent Vik avec une première longue côte qui me fait passer près de la petite église avec un vent de travers qui rends la maitrise du vélo périlleuse.   Tout d'un coup, je me souviens que mon frein arrière est décroché depuis hier, lorsque je m'était rendu compte qu'il frottait sur la roue.  Correction faite, je continue à rouler dans le vent qui prend de la force à mesure que je monte.  Ensuite quelques descentes rapides, suivies de remontées. Dans une de ces descentes, vent de dos, je roule vite.  Plus tard, je lirai sur mon odomètre une vitesse de 72kmh.  Ce chiffre prend tout son sens après la dernière côte à descendre, juste avant la route de Dyrhólaey.

Je descends cette côte, vent de dos.  J'accélère sans crainte, la côte n'est pas très longue.  Tout à coup, la route change un peu de direction, le vent aussi et il me prends de travers.  Mon vélo, qui offre beaucoup de prise au vent avec le remorque, se mets à osciller. Je tente de corriger avec le guidon sans succès.  Faut dire que mon guidon est débalancé par ma grosse sacoche remplie de mon matériel photo.  Sans rack avant et sans sacoches basses, le centre de gravité est haut.  L'oscillation prends rapidement de l'ampleur, le guidon tourne - gauche, droite, gauche, droite.  Je tente de freiner de la roue arrière pour ne pas perdre le contrôle de la direction, mais c'est peine perdue, L'oscillation augmente, incontrôlable.  En l'espace d'un instant, c'est la catastrophe.  Le guidon bloque de travers, le vélo glisse à terre sous moi.  la remorque me fauche et je tombe sur le dos, au milieu de la route.  Un choc violent à l'arrière de la tête me fait remercier mon casque qui s'est sacrifié pour moi.

Le temps de me relever, je remercie la chance qui a fait qu'aucun véhicule ne se trouve sur la route à ce moment.  Mon vélo est 30 pieds plus loin, la remorque s'est détachée et se retrouve d'un coté, elle a perdue une sacoche qui se retrouve au milieu de la route.  Je récupère mes lunettes à peu près intactes, je ne me souviens pas les avoir perdues.  Des gens qui se trouvaient au bas de la pente m'offrent de l'aide.  Non merci, malheureusement vous ne pouvez me donner ce qui me manque - de la prudence !

Mon vélo, que je croyais si stable (surtout après cette descente - celle à 72kmh !) m'a joué un vilain tour que je ne suis pas près d'oublier.  Conclusion: mon choix d'utiliser la remorque pour être un peu plus aérodynamique par vent de face a l'inconvénent d'offrir plus de prise au vent de travers et mon guidon "top heavy" peut s'avérer très instable et dangereux.

Mon casque est brisé, il a perdu un morceau à l'arrière mais il est encore utilisable.  Je le changerai à la prochaine occasion.  Les gants de néoprène m'ont bien protégé.  L'un des deux a une petite déchirure.  Quelques bobos aux coudes, à la cheville - je m'en tire pas trop mal.  Les pantalons de pluie sont scrap, tout déchirés au fessier.  Un de mes couvre-chaussures est déchiré.  Le gortex a subi de l'abrasion au dos,  entre les omoplates.  Les coudes ont des déchirures.  J'espère qu'un kit de réparation existe pour ça.  Le vélo est ok mais lui aussi soufre d'abrasions multiples.  La pédale gauche surtout, elle a perdu quelques millimètres de métal.  La manette de vitesse gauche aussi, mais tout fonctionne.  Incroyable, mais la sacoche de guidon et mon matériel photo sont indemne.

Je suis ébranlé mais les côtes sont terminées.

 J'aborde un grand bout droit, 1-2 km de long, en travers du vent.  Le secteur est tellement dégagé, rien pour arrêter le vent.  Je peux à peine pédaler et je dois marcher un bon bout, tenant le vélo avec un angle prononcé pour le garder en équilibre sous le vent.  Je marche sur le côté de la route, en vacillant, l'épaule dans le vent, le visage tourné, protégé par mon capuchon.

Enfin la route tourne et vire au Nord-Ouest.  J'ai un long droit devant moi, 1-3 km ?  J'enfourche le vélo et me laisse aller.  Le vent me pousse. J'accélère. La vitesse grimpe, 15, 20, 25, 30 kmh sans donner un coup de pédale.  Comme ça pendant environ 2 km.  Je continu comme ça toute la matinée, concentré sur la conduite du vélo, roulant sans effort, souvent sans pédaler.

 J'arrive à Skogar vers 12h30.  C'est le site de la magnifique Skógafoss.  Haute de 60m, c'est une des plus hautes d'Islande.  Il y a d'autres chutes en amont de la rivière Skóga.  Vous voyez le "pattern" ?  Skóga-Skógafoss.  Il y a aussi un beau musée où l'on peut voir ces petites maisons au toit et murs végétales mais que je n'aurai pas le temps de voir.  Et de toute manière, j'avais complètement oublié ce musée que l'on voit souvent sur les brochures et sites touristiques.  Ce n'est que plus tard que j'ai réalisé que je l'avais manqué - encore ma planification déficiente.  Par contre, après avoir manqué Landmannalaugar, j'avais décidé de faire un détour vers Þórsmörk, (Thorsmork) en bus, ce qui rendait mon horaire de la journée un peu plus serré.

Je dîne à l'hôtel Skogar.  Délicieuse soupe de poisson dans ce qui semble un roux de homard, suivi d'agneau grillé, Hummmm ! Mais cher, 5700ISK (55$).  Heureusement, les taxes et le pourboire sont toujours inclus dans le prix affiché.

Je grimpe en haut de la chute pour une séance photo.  Je dois surveiller l'heure car je doit être à Seljalandsfoss pour le bus de 16h vers Þórsmörk,

Le temps demeure gris mais la pluie a cessée.  Il fait un peu froid, j'ai les pieds mouillés comme prévu, mais le néoprène fait très bien la job.

Bon café-dessert au camping, un peu dépassé Seljalandsfoss, au nord sur la route 249.  Je suis arrivé avec de l'avance et j'ai amplement le temps de faire de la photo à Seljalandsfoss en attendant l'autobus de 18h20.

L'autobus arrive.   Première surprise, il y en a deux !  Un vers Básar (Baosarr) et Langidalur (languidalourr), l'autre vers Húsadalur ! (Housadalourr).  J'hésite, demande quel est le plus bel endroit.  Le chauffeur hésite, me dit Básar.  Ok, Básar!

Le voyage est très amusant pour qui, comme moi, n'a jamais expérimenté ces traversées à gué.  Après 2-3 km sur un chemin de gravelle, on atteint la vallée de la Markarfljót, une rivière formée par la fonte des glaces des glaciers Eyjafjallajökull, Mýrdalsjökull, Torfajökull and Tindafjallajökull.  Des multiples ruisseaux et rivières coulent dans cette vallées en suivant des parcours changeant de jour en jour.

Le bus a une transmission 4x4, surélevé, les soutes à bagages restent au sec, même avec les rivières les plus profondes.  Sur le chemin, on se fait brasser.  À chaque traversée, le bus descend à petite vitesse dans le lit du ruisseau, parfois de biais.  D'autres fois, c'est le ruisseau qui a pris le chemin comme lit, alors on suit le ruisseau, jusqu'à ce que le chemin sorte du ruisseau ou vice-versa. 

Nous accomplissont une vingtaine de traversées de ce genre, tout en admirant le paysage.  Nous sommes entourés de montagnes, de glaciers, de cascades, de pentes enneigées.  Le sol est un véritable champs de gravelle dans lequel tournoient des cendres volcaniques comme autant de djinns et de derviches.

Arrivé à Básar, j'ai une hésitation.  Pendant le voyage, il m'est venu à l'idée que j"avais déjà entendu le nom de Húsadalur.  Je demande au chauffeur si Húsadalur est loin.  Il me réponds que je peux marcher jusque là ou y aller en vélo en passant par un sentier.   Mieux que ça, il s'en retourne coucher là-bas.  Je peux l'accompagner en bus? Yes !

Plus tard j'apprend de touristes qu'un groupe de 60 jeunes s'est installé à Básar.  J'ai fait le bon choix.  Arrivé près de Húsadalur, il y a une dernière rivière à traverser, la plus grosse.  Le chauffeur sort et modifie quelque chose dans le compartiment moteur.  Le moteur se met à faire un bruit: teuf-teuf. Le chauffeur a changé l'arrivée d'air pour traverser la rivière sans - littéralement - noyer le moteur. 

De l'autre coté, un couple de touristes et leur véhicule attendent, le chauffeur discute avec des policiers en 4x4.  Les touristes hésitent à traverser la rivière, gonflée par la fonte de la journée. Le policier se met alors à parcourir la rivière avec son véhicule, cherchant le meilleur endroit où pourrait passer le touriste, moins bien équipé.  Visiblement, il a un fun noir.  Nous attendons au cas où le bus devrait aider le touriste à sortir du lit de la rivière.  Finalement, celui-ci se ravise et remet au matin sa traversée.  L'eau est moins haute le matin.

Je m'installe au camping.  Cuisine commune, grande, réchauds au gaz propane, salles de bain chauffés ! Douches gratuites. Petit étang d'eau thermale, spot à l'abri du vent. Resto aux prix stratosphériques.  De mémoire, "table d'hôte" à 3500ISK (33$), bouffe de cafétéria:  cuisse de poulet, légumes mou. salade et soupe.





Samedi 2 juillet, autobus


 Je dors très bien.  D'ailleurs, au cours de ce voyage, pour la première fois, je n'éprouve aucune envie d'aller dans un motel - je suis bien dans la tente avec mon nouveau matelas de sol.  Je n'ai jamais froid et je n'ai pas besoin de m'enfoncer dans mon sac de couchage au point de risquer la claustrophobie.  Seul point négatif: mon sac de couchage ouvre du mauvais bord, coté gauche, alors que la porte de la tente est à droite.

Il vente encore ce matin.  Je vais escalader la montagne Valahnúkur, (458 m).  On me dit qu'elle offre un très beau point de vue à 360° des glaciers Mýrdalsjökull et Eyjafjallajökull, (1,666 m).  D'ailleurs comme beaucoup de volcans se trouvent sous les glaciers, il me semble qu'on nomme souvent l'un ou l'autre indistinctement puisqu'un jökull" c'est un glacier même si c'est ce nom qu'on employait en parlant du fameux volcan.

Je grimpe le sentier escarpé en passant par un petit bois de ce qui ressemble à des mélèzes. Même si je me sens bien, je n'ai pas les jambes fortes, aucune idée pourquoi.  Je prends ça mollo au lieu d'y aller à la course comme si j'avais quelque chose à me prouver, ce que je serais tenté de faire normalement.  Tant pis si ça prends plus de temps et si je couvre moins de terrain aujourd'hui.  Le vent est fort et rends mes pas hésitants parfois.  La piste est réduite au minimum. Un sentier, des piquets blancs indiquent le chemin, des piquets rouges gardent les endroits à éviter.

La montée en vaut la peine, la vue est superbe même avant d'atteindre le sommet.  Une fois au sommet,  la vue s'étend sur les glaciers et la vallée.  En bas, on peut y voir la poussière soulevée par le vent.  Du coté des glaciers, l'air est voilé par l'humidité provenant des glaciers.

J'y passe un long moment, à prendre photo par dessus photo, inlassablement, cadrage par-ci, ajustement par là, et le filtre gradué, le polarisant.  Je ne me lasse pas de regarder ces paysages à couper le souffle. 

Mais des nuages s'accumulent au dessus de l'Eyjafjallajökull et je crains de me faire prendre par la pluie, qui pourrait très bien se transformer en tempête à ces hauteurs.

Je redescend rapidement par l'autre versant, vers Languidalur.  Je fais le détour pour prendre la piste entre Languidalur et Húsadalur.  Le retour sous la pluie m'inquiète moins que le vent.  Je prends quand même quelques photos en chemin.  Finalement, il ne pleut pas et le retour à Húsadalur se fait sans encombres.

Après le repas et le paquetage, je suis de retour dans le bus, direction Selfoss.  J'aurais pu débarquer à Seljalandfoss et faire le reste en vélo de soir, mais je décide de continuer jusqu'à Selfoss.  Pas grave, cette route a peu d'intérêt.  Nous changeons pour un bus conventionnel à Hvolsvöllur (ça donne kvolsvolklurr)  , nom que le pauvre chauffeur de bus a dû me répéter 4 fois !  Lui même avait de la difficulté à articuler lentement !


Le camping est grand, bien aménagé, quelques rues derrière la station d'essence N1 servant de terminus d'autobus.  Un bon café: Kaffi Lif se trouve tout près, un peu à l'ouest de la station d'essence. 

Je passe la soirée à discuter avec un gars de l'ouest canadien qui semble avoir beaucoup voyagé.  Il est arrivé de Norvège sur le ferry et a parcouru tout l'est de l'Islande.  Sa description des fjords de l'Est me fait rêver.  D'après lui et ça semble bien vrai d'après la carte, je dirais que cette région ressemble à la Haute Gaspésie. où la route circule entre le fleuve et la montagne.  Nous discutons avec une jeune Belge qui amorce son voyage en sens contraire.  Je suis toujours surpris de voir avec quelle insouciance, et peu de préparation, certains (jeunes) se lancent à l'aventure.  Et j'envie qu'ils puissent prendre autant de temps pour voyager !

Demain: Geysir.




Dimanche 3 juillet,  63km

"Queue de poisson..."

Le trajet de Selfoss à Geysir se fait par temps froid et maussade, je quitte le camping sous la pluie, avec un vent de travers, en prenant la route 35. 

Full kit de pluie, néoprène inclut, que j'apprécie beaucoup.  Le seul inconvénient c'est qu'une fois la pluie terminée, les pieds restent mouillés.  Évidemment, le mieux serait d'avoir des souliers de pluie, duck shoe ou autre, étanches, quitte à rouler sans les clip, mais je ne veux pas m'embarrasser du poids et du volume supplémentaire.

Le paysage est moins spectaculaire dans cette région campagnarde.  Je photographie des chevaux.

Je me presse un peu.  Je dois rencontrer une amie arrivée hier en Islande avec ses 2 filles.  Ce printemps, nous nous sommes rendus compte que nous serions en même temps en Islande, mais en parcourant des trajets en sens contraire.  Nos itinéraires se croisaient à Geysir !

Un peu au nord de Reykholt je tombe sur des réparations: 2km de gravelle rabotteuse, pire que le Markarfljót, m'obligent à rouler lentement.

J'arrive finalement au camping de Geysir.  Rudimentaire, avec 2 toilettes et un comptoir et évier de cuisine.  Un bâtiment est en construction.  À l'oeil, on aménage des wc, douches et salle commune.  Meilleur chance la prochaine fois !  À l'accueil - mal indiqué, il faut aller au comptoir de la boutique souvenir - on me donne un laisser-passer pour la piscine et les douches.

J'en profite pour acheter de nouveaux pantalons de pluie. 

Mon amie arrive 1 heure plus tard et après un petit piquenique, nous admirons le geyser Strokkur et les environs puis nous partons pour Gullfoss.

Le temps est maussade et en soirée la lumière faiblit.  Les photos de Gullfoss manquent d'éclat.

Malgré le froid et le temps maussade, on s'amuse bien, les filles font du shopping.  Café dessert à la boutique souvenir.  J'en profite pour acheter un chandail de laine que mon amie rapportera dans ses bagages.

Au retour, parle, parle, jase, jase... Je débarque de l'auto et après un signe d'au revoir, le temps de me retourner vers ma tente... Merde, la sacoche de vélo contenant tout mon kit caméra est resté dans la valise !  Je cours, la voiture est encore là, sur le point de quitter le terrain de camping.. trop tard.  Elle est partie vers Selfoss, à 1h30 en auto et son cell est fermé.  Le coeur dans les talons, j'espère qu'elle se rendra compte de l'oubli.

On se rejoint finalement par téléphone, lorsqu'elle se rend compte de la présence de ma sacoche dans la valise, une fois arrivée à Selfoss.  Le malaise est grand, son horaire du lendemain est serré, et nos trajets respectifs nous éloignent un de l'autre.  Si elle laisse la caméra à Selfoss, c'est la fin de mon voyage, puisque ça veut dire perdre la journée prévue pour la dernière étape de Þingvellir (Thingvelklir)

Finalement, elle décide d'aller à Laugarvatn, moins loin que Geysir, mais sur mon chemin vers ma prochaine destination.  La sacoche sera à la réception de l'hôtel Edda, ça vaut bien une plogue:  http://www.hoteledda.is/fr/hotels/hotel-edda-ml-laugarvatn




Lundi 4 juillet, 75km

La route 37 vers Laugarvatn aurait été facile car j'ai un léger vent de dos mais je perds une heure à traverser 4,5 km de gravelle en planche à laver sur une section en réfection.  Je n'ai qu'une idée, rejoindre l'hôtel au pc.  Je suis parti en un temps record, sans déjeuner, pour avaler les 24km qui me séparent de ma caméra que je récupère comme prévu à l'hôtel.  J'en profite pour déjeuner, il y a un petit buffet.

Ensuite, une longue montée pour sortir de Laugarvatn en direction de Þingvellir, environ 30 km avec le vent dans le dos par la route 36.  Après un détour d'une dizaine de km qui ne me mène nulle par, je rejoint la halte touristique du parc.  La route du parc pour s'y rendre (la 361) est étroite et il peut y avoir du trafic de RV mais finalement, après en avoir laissé passer quelques uns, je me rends sans encombre à destination.

L'endroit est magnifique, même si, encore, la température n'est pas du bon bord.  Le temps est pluvieux.  Je prends des photos de la petite chute Oxarafoss.  Þingvellir est le site du premier parlement d'Islande, avec ds vestiges datant des Vikings.  C'est aussi le lieux où les plaques tectoniques de l'Europe et de l'Amérique se séparent.  On retrouve un passage entre  2 falaises s'éloignant de quelques mm l'une de l'autre à chaque année.  Je prends des tonnes de photos.




Mardi 5 juillet

Le temps est voilé, il fait plus chaud.  Je quitte vers 10h, peu pressé d'entamer la dernière partie de omon voyage.  Je prends mon temps, j'apprécie ces dernières heures à vélo.  Il faut monter une côte de 4-7% pour sortir de Þingvellir par la route 36.  Encore un vent de dos qui facilite les choses.  Ensuite, le terrain est valonneux sur 25km.  Mais après, c'est une longue descente vers la côte avec un long faux plat et quelques descentes rapides.  À 30km de Reykjavik, à Mosfellsbær en banlieue, une piste cyclable commence.  Parfois difficile à suivre dans Mosfellsbær et les environs, comme toutes ces pistes urbaines qui méandres dans les petites rues, mais elle se rend en principe jusqu'à la piste qui longe la baie à Reykjavik. J'ai réussi à la suivre presque au complet avec un peu d'aide de passants, mais je l'ai perdue en entrant dans Reykjavik, après le golf.  J'ai du suivre la route 1 pendant 1-2km.  À cet endroit, la route 1 a deux voies chaque côté et ressemble à une autoroute mais est pourvue d'un large accotement, sale et couverte de pierraille mais c'est mieux que rien.  Je l'ai perdue aussi dans le port mais j'ai finalement retrouvé la baie et la piste cyclable, en route vers le camping de Reykjavik.

La météo est fantastique, 21C, soleil.  Superbe journée de vélo.

Je roulais sur la rue menant au Youth Hostel et le camping lorsque j'ai aperçu une silhouette familière devant moi: Alenka !

C'était sa dernière soirée, son vol était à 10h.  Nous avons jasé un peu, chacun racontant son voyage depuis Kirkjubæjarklaustur.  Elle est allée à Landmannalaugar.  Elle a frappé du temps terrible.  Le froid, le vent et la poussière l'on obligée à attendre l'autobus avec d'autres touristes pendant 6hres, sans pouvoir faire quoique ce soit.

Je rencontre un autre slovaque, Drago.  Il a fait le tour de l'ile dans le sens anti-horaire et il a eu du soleil tout le long.  Il a aussi fait la piste F235 de Landmannalaugar !  120km de gravelle.  Selon lui, plus faciles que le 4,5 km en réparation à Laugarvatn.  Il en a marché 15km à cause du vent et des tempêtes de poussière.




Mercredi 6 juillet

"y en aura pas de facile..."



Je défait la tente pour la dernière fois.

Dans beaucoup de camping, et surtout le camping de Reykjavik qui est un point de départ et d'arrivée de bien des voyageurs, il y a un endroit pour laisser le surplus de nourriture ou de fuel à qui veut bien les prendre.   Je donne toute la bouffe qu'il me reste, je trouve même une bouteille presque vide de fuel comme celui que j'ai acheté en arrivant.  J'y vide mon restant de fuel.  Quelqu'un va hériter d'une bouteille presque pleine.

J'arrive au terminal d'autobus un peu trop tôt, 5 heures avant mon vol.  Demande ma boîte de vélo.... ???  Ils ne la trouvent pas !  La dame très gentille cherche et cherche, sans succès.  Ma tension monte.  La boutique de vélo la plus proche est à une vingtaine de km.

Finalement, elle m'offre de me trouver une boite, fait quelques appels et envoie quelqu'un la chercher.  Je lui laisse une liste de tout ce qu'elle doit demander - largeur minimum de la boîte, styrofoam, protèges moyeux etc.   Arrivera-t-elle à temps ? Et sera-t-elle assez grosse ?   La boite arrive finalement, il est 13h30, mon vol est à 17H00, l'aéroport est à 40km d'ici. 

La boîte est plus petite...

Comme j'avais laissé ma roulette de ducttape dans ma boîte , la dame me trouve une roulette de tape.

Je démonte le vélo à vitesse grand V, tente de tout mettre dans la boîte, ça ne rentre pas, quant au petites sacoches, n'y pensons même pas.  Je reprends le remplissage, force ici et là - faut que ça rentre !  Finalement, tout y est, paqueté - avec beaucoup moins de soin qu'à l'aller, mais j'ai pas le choix.  Je tape mes sacoches.  Les jaunes ensembles, les noires ensembles, c'est gérable.


Il est 2h50.  Je demande quand le prochain bus ? 15h30.  J'achète mon billet et retourne près de la boîte du vélo.

Il y a un bus marqué Keflavic Airport.  Je vais voir le chauffeur - vous partez à 15h30 ? Non ! 15h !

Vite, la boîte !

Après un temps interminable, nous arrivons à l'aéroport.  J'avais oublié que c'était si loin.  Il est 16h. 

Check-in, les bagages, le vélo, je cherche dans l'aéroport, pas trop certain, finalement je me complique la vie pour rien, il n'y a pas de comptoir spécial pour les gros bagages.  Mais il faut enregistrer tout et ensuite aller payer la surcharge au comptoir Icelandair.. qui manque de papier dans l"imprimante !!!

J'embarque dans l'avion à 16h50... Décollage à 17h10.  Y en a marre.

Le reste du voyage est sans encombres.  Sauf que à Toronto, il faut récupérer les bagages, incluant le vélo, pour le vol vers Montréal, qui est au terminal 1, à l'autre bout de l'aéroport.  Au moins, le vélo est là.  Re-check-in...

J'arrive finalement à Dorval, récupère l'auto, retour à la maison et là, c'est bien fini...


Je pense que pour mon prochain voyage, je vais partir de chez moi à vélo !



Quelques détails:


La bouffe dans les resto, à peu près 1,5 fois le prixd'ici quand on tient compte du fait que les taxes et pourboires sont inclus.
À l'épicerie, difficile de comparer, 1,5 fois ?
Essence 235isk/L,  2$/L

Camping, en général 10$ la nuit par personne.
Douche: gratuite ou 2,50$ (avec 6 pièces de 50 ISK)

2 commentaires:

Denis Roussel a dit...

Marc,
encore une fois tu nous fais un excellent compte-rendu de ton voyage. Toute une aventure!
Ça devait être quelque chose que de rouler dans ces paysages étranges. Tu n'as pas parlé de la faune. As-tu vu des animaux, des oiseaux?
Tu es tout un aventurier.

Cliff a dit...

salut Marc

ouais je suis pas certain que c'est une destination voyage idéal pour vélo, a lire ton résumé de voyage. mais je garde le cap pour l'été 2012 quand même. Que recommande tu d'apporté que tu avais pas ? je suis curieux de savoir, enfin j'espère que tu garde de beau souvenir de voyage et que ton vélo et ta remorque ont pas trop souffert de ta pirouette, Quel pneus avais tu ? combien de KM a tu fais ? sont'il usé beaucoup ?
Comme tu le vois beaucoup de question. Merci et bon retour