mardi 15 décembre 2009

Conseils de voyage

En réponse à Antoine qui me demandait conseil. Voici quelques commentaires, en espérant qu'ils vous seront utiles.

Bonne lecture !

Bonjour Antoine,

Heureux que mon blog vous ait inspiré. C'est le but, tout comme j'ai été inspiré par d'autres blogueurs comme:

Érick L. : borealphoto.com
Robin Labbé: http://ziboras.ifrance.com/

Malheureusement, le site de Robin Labbé n'a pas été mis a jour depuis 2007. Depuis qu'il est devenu papa, Robin semble avoir abandonné son site web.

Plusieurs des commentaires qui suivent seront peut-être superflus, tant pis ou tant mieux ! J'ai le temps d'écrire ce soir...

Pour les conseils, je présume que vous serez en camping. Sinon, c'est encore plus simple. Moins de bagages, pas de gamelle, tente, sac de couchage, réchaud... C'est beaucoup plus léger. Sauf que dans la vallée de la Cascapédia, les gîtes sont inexistants. Par contre, rendus là vous devriez être en forme pour continuer jusqu'au parc

En général, pas besoin de réserver d'avance un camping. Je le ferais quand même aux abords de Percé, à Forillon, surtout en haute saison. En général, les hôtels ont de la place mais pas toujours. Je me suis cogné le nez sur un hôtel plein à Richmond et en bed&breakfast, il vaut toujours mieux réserver.

J'ai roulé un total de 680km en Gaspésie. Le même trajet en 20 jours représente 35km par jour ce qui est très faisable pour de non-initiés (ma blonde peut en témoigner ;o)

En fait, je présume qu'il y aura des journées de fort kilométrage et des journées de repos, ce qui est idéal. En vélo, la première journée est la plus facile. On a les jambes neuves, on est plein d'entrain. Après, c'est selon la fatigue accumulée et la capacité de récupérer. Moi, je suis toujours à 80% le reste du voyage par rapport à la première journée.

En cyclotourisme, la solidité, la fiabilité et le confort du vélo sont plus important que la performance. Surtout lorsque chargé à bloc. Une roue à 32 rayons à l'arrière est un minimum pour rouler en autonomie. Un vélo confortable auquel vous êtes habitués sera plus rapide qu'un vélo haute performance mal ajusté qui vous scie le dos.

Une très bonne mise au point s'impose avant le départ et il faut être apte à effectuer les petites réparations qui peuvent surgir: crevaisons, chaîne débarquée, petits ajustements au dérailleur etc... et d'autres qui risquent peu de survenir sur un court voyage: réparer un maillon de chaine, changer un rayon de roues etc...

Mise au point: changer les pneus vieillissants, les pads de freins, les câbles et gaines, aligner les roues - demandez à votre mécano de bien ajuster et égaliser la tension des rayons. Ça vous évitera des bris de rayons, fréquents lorsque la tension n'est pas uniforme.

À deux, on peut répartir les bagages et ainsi rouler collectivement plus léger. Surtout si l'on partage la tente.

Il faut tenter de planifier les trajets en fonction de la difficulté du terrain et des endroits où l'on veut/peut passer la nuit.

À la limite, en Gaspésie, vous pouvez vous passer de gamelle et réchaud si vous prenez vos repas au resto et transportez des vivres de dépannage sans cuisson. Emportez tout de même un bol/assiette, et des ustensiles pour faire un sandwich, couper du pain, étendre du beurre de peanut, manger une boite de thon.. Un gros pot de yogourt acheté la veille peut très bien attendre au lendemain sans refroidissement pour le petit déjeuner de base. Souvenez-vous - jamais de nourriture dans la tente. Suspendez une sacoche ou un sac à un arbre pour la nuit.

Vêtements: vive le synthétique: polyester, polypropylène (polar très mince, dryfit et cie). Emportez des vêtements complémentaires qui s'empilent les un par dessus les autres ainsi qu'un bon coupe-vent à l'épreuve de la pluie. Un legging mince en cas de froid, le jour ou la nuit.

Je roule (au lieu de plier) chaque vêtements que j'entoure d'un élastique, ainsi tout reste en ordre dans les sacoches.

lundi 14 décembre 2009

Vive l'hiver - à vélo

Vendredi passé et aujourd'hui lundi, super vélot-boulot en vélo de montagne.

J'ai inauguré mon nouveau pneu Schwalbe Marathon Winter à 4 rangs de crampons d'acier de 1,75". Je l'ai installé sur la roue avant. Ma roue arrière a reçu mon 2.1" à crampons de l'an passé. Un peu plus large que je le voudrais, mais il fait la job... et il a 4 rangs de crampons au lieu des 2 rangs du 1,75" que j'employais avant.


Ça c'est du sport !

J'ai aussi enlevé les pédales spd que j'ai remplacées par des plateaux munis de crampons. Très bon maintient de la botte. Rien ne glisse.


J'ai changé mon parcours puisque la piste cyclable n'est plus praticable. Notamment, la piste sur le pont Athanase David (Bois-des-Filion) est devenue une piste de ski-doo pour l'hiver.

Je descends le blvd. de Gaulle, prends grande-Côte à travers Rosemère en roulant sur le trottoir jusqu'au pont de la 117, ensuite Renaissance, Rossignol, Michelin... En tout, à peu près 15,8km en 50 minutes full cardio.

samedi 29 août 2009

Extrawheel: des détails.


Lors de mon voyage Windsor Belleville, j'avais utilisé la remorque Extrawheel que j'avais commandé par internet. Bien qu'un essai s'était avéré concluant avant le voyage, la remorque n'allait vraiment pas bien et avait finie par briser complètement. L'une des deux drop qui maintiennent la roue a lâchée. La soudure avait complètement brisée. Je l'avais fait réparer d'urgence, chanceux de trouver un soudeur à pied levé.



À mon retour de voyage, j'ai contacté Josh, chez Biketrailers.com par courriel et j'ai expliqué le problème, photos à l'appui et que je m'attendais à un remplacement.

Josh n'a fait ni un ni deux et a contacté le manufacturier. Quelques jours plus tard, une pièce neuve arrivait par la poste !

De plus, on avait modifié la soudure des drop-out en ajoutant une plaque de renfort. Contacté par courriel, le manufacturier polonais m'expliqua qu'un autre cas semblable était survenu et on avait changé le design de la pièce.

Alors, tout est bien qui finit bien et je dois remercier Extrawheel et biketrailers.com pour un bon service après-vente.


http://www.biketrailershop.com/catalog/index.php
http://www.extrawheelusa.com/


Pour ce qui est des sacoches, elles ont les qualités et les défauts des sacoches de type "sac étanche". Pour le prix, elle sont correct (180$us la paire). Je me demande cependant si les crochets qui les maintiennent support de la remorque dureront longtemps. Ils semblent loin d'être aussi robustes que les Arkell, mais c'est pas le même prix !

Par contre, lors des orages à Toronto, je me suis aperçu qu'une des sacoches prends l'eau. Probablement que les quelques chûtes que j'ai fait et les abrasions au fond des sacoches ont eues raison de l'étanchéité.

J'ai bien aimé les petites sacoches amovibles à l'arrière. Les grandes sacoches se ferment comme un sac-au-sec et comportent un rabat amovible en plus. Je présume que si les sacoches sont remplies au point qu'on ne peut assurer la fermeture étanche du sac, ces rabats offrent quand même une protection contre la pluie. Ils comportent une pochette en filet refermée par une fermeture éclair qui s'est avérée peu pratique, si ce n'est pour transporter les courroies que l'on peut utiliser avec les petites sacoches amovibles. On peut aussi utiliser ces même courroies pour transporter les rabats à l'envers, ils deviennent alors un espèce de pochette sans fermoir.





Il me reste à faire un autre essai et ce sera pour l'année prochaine. À moins d'un bug majeur, je crois bien que je vais adopter cette remorque pour de bon. La remorque se compare favorablement à la remorque "Bob" que j'ai essayée ce printemps.

Les avantages:

- légère;
- même roue que la roue avant, donc interchangeable, même pièces de rechange, tube, rayons etc.;
- rayon de braquage court;
- permet d'utiliser des sacoches "ordinaire", j'aurais pu partir avec mes Arkell T42 si ce n'est que je voulais aussi y mettre ma tente, sac de couchage et tapis de sol;
- très stables sur mauvaises routes;
- facile à enlever et remettre (mais c'est plus difficile que le montre le vidéo lorsqu'on a un support à bagages à l'arrière comme j'avais);
- permet de décharger le vélo en un clin d'oeil;
- se décroche en cas de chute;
- mode de fixation très ingénieux, pas de pièces à perdre;

Les défauts:

- fiabilité ? Reste à voir si la modification apportée par le manufacturier remplira ses promesses;
- plus difficiles à manoeuvrer (à reculons !) qu'un vélo seul, mais moins qu'un BoB;
- centre de gravité plus haut qu'un BoB (?);
- pas aussi polyvalent que la plateforme d'un BoB.

mardi 25 août 2009

Voyage en Ontario, Windsor - Belleville, Partie 2

Voici la deuxième et dernière partie du journal de mon voyage Windsor - Belleville. Bonne lecture !

(Voyez les archives pour la 1ère partie ou allez directement à : http://marcpil.blogspot.com/2009/08/voyage-velo-en-ontario-windsor.html)


Jour 7
samedi 27 juin
Niagara Parkway (Riverside Park à Queenston)
40km




Aujourd'hui, petite journée de vélo. Je vais parcourir lentement la Niagara Parkway et passer du temps à admirer les chûtes.

J'approche des chûtes lentement, en savourant le paysage, l'eau qui accélère, les rapides qui se forment, le bruit qui augmente, lentement mais sûrement. Je prends plein de photos.



Des tonnes de photos ! Toujours en essayant de trouver le meilleur angle, le moment propice, alors que les mouettes sont bien placées, que ce touriste se tasse un peu... Des touristes, plein de touristes ! Un samedi, chaud en plus, je ne suis pas seul.


J'évolue lentement parmis les touristes avec le vélo. Le trailer fait de l'effet, J'entends plein de commentaires du genre "Hey have you seen that ?", " Cool !" ... "never seen one like this.." "Look ! A third wheel !"


Après un petit lunch, je monte vers le "centre-ville". Niagara est au pied d'une petite colline où se sont établis les grands hôtels, le casino. On semble s'être assuré d'occuper l'espace pour mieux cacher la vue des chûtes et réserver celle-ci aux clients payants... Même les petits belvédères aménagés devant le casino ne permettent qu'une vue obstruée par la végétation qu'on laisse pousser avec négligence sur la pente trop abrupte pour y construire.

Finalement, après une couple d'heures autour des chûtes, je continue mon chemin en direction de Shalamar campground, plus au nord à Queenston. Sur mon chemin, j'arrête pour admirer cette curiosité qu'est le "whirlpool". À cet endroit, la rivière Niagara tourne à 90degrés et dans le tournant, l'eau forme un grand remous, d'où son nom.


Jour 8
dimanche 28 juin
Niagara Parkway, Waterfront trail (Queenston - Bronte Creek Park)
106km



Je quitte Shalamar Campground de bon matin. Le temps est nuageux. Je me dirige vers Niagara-by-the-Lake en suivant la Niagara Parkway. J'atteindrai bientôt le début de la Waterfront Trail, un parcours cyclable qui se veux un peu l'équivalent de la Route Verte chez nous.

Je roule tranquillement sur cette piste très agréable et je savoure la traversée de l'espace mi-gazonné, mi-boisé. J'entre dans un secteur où se trouvent plusieurs vignobles que finalement je n'aurai pas pris le temps de visiter.

J'approche d'un petit pont qui traverse un ruisseau lorsque j'aperçoit du coin de l'oeil un enseigne: Inniskillin !

C'est là que tout se gâte. Je tourne la tête et jette un autre coup-d'oeil. Belle enseigne, beau bâtiment avec des airs de château. Mais le ponceau approche ! Lorsque je regarde à nouveau vers l'avant, je m'aperçois que j'ai dévié de ma course et je me dirige droit vers un poteau qui se trouve au centre, à l'entrée du pont. Je fais tout ce que je peux pour l'éviter mais ce faisant, je dévie trop à gauche et je perds l'équilibre contre la rampe du pont. Je m'érafle tout l'avant-bras, la main, le poignet, Ouch ! Ma montre en prends tout un coup aussi. Le bracelet de caoutchouc est tout éraflé, deux vis sont brisées.

Je repars après avoir remis en place la remorque qui s'était décrochée sous le choc. Malheur ! Mon dérailleur est bousillé. Les vitesses changent toutes seules avec une espèce de valse-hésitation entre deux pignons. J'ai beau regarder, je ne vois pas ce qui cloche.

Après un autre arrêt, je trouve une partie du problème: un pignon de la cage de dérailleur est brisé. Je soupçonne aussi que la cage est croche.

J'arrête finalement à un coin de rue, au beau milieu de Niagara-by-the-Lake pour examiner une dernière fois mon dérailleur et voir ce que je peux faire comme quickfix temporaire.

Ça ne fais pas trente secondes que je suis arrêté qu'un camion, genre camion de laitier, s'arrête et le conducteur me demande s'il peut m'aider. Dubitatif, sans trop voir de quel commerce il s'agit, je me demande ce qu'il pourrait bien faire en ce dimanche matin. Je lui dis que mon dérailleur est foutu, connaîtrait-il un "bikeshop" pas trop loin ?

Bien sûr ! Il m'explique qu'il travaille pour une entreprise de location de vélo. Il fait justement le tour des B&B pour ramasser les vélos que les clients laissent là ! Je jette un coup d'oeil de plus près à ce qui est écrit sur le camion: "Zoom Leisure":

http://www.zoomleisure.com/

On embarque mon vélo dans son camion et en moins de 5 minutes, me voici dans l'atelier, où j'attends le mécano qu'on a appelé pour qu'il vienne réparer mon vélo !

Deux heures plus tard, je repars avec un nouveau dérailleur Shimano Tournay, le cheap du cheap, 13 beau dollars! Ça m'a couté plus cher de pourboire au mécano et au chauffeur du camion ! Mais le mécano a fait un ajustement minutieux, un des meilleurs que j'ai vu à ce jour. La preuve, le dérailleur fait très bien la job et je roule toujours avec lui.

Décidément, j'ai un ange-gardien au dessus de l'épaule.

Le milieu de la journée se passe sous la pluie. J'entreprends la troisième partie de mon voyage: le lac Ontario.

Je traverse Ste-Catharines, Lincoln, Grimsby sous la pluie battante, avec une migraine en plus. J'arrête à un comptoir à pizza où je m'attendais à pouvoir manger puisqu"il y avait des table. Je me rends vite compte que ce ne sont que des tables pour les clients qui attendent leur "take-out". Tant pis, j'y reste pour manger, sans ustensiles, directement de la boîte.

Une bonne partie de la route se fait ensuite en suivant la voie de service de l'autoroute Queen Elizabeth Way. On s'en doute, ce n'est pas la plus belle partie du voyage. Malgré tout, après toute la campagne du Lac Érié, ça fait bizarre de pédaler en milieu urbain.

En milieu d'après midi, j'arrive dans Hamilton et je traverse Hamilton beach et Burlington beach. Superbe ! C'est une langue de terre qui traverse Hamilton Harbour. On y a aménagé une route qui semble réservée aux piétons et aux cyclistes de tout acabit. Le soleil est de retour, l'endroit est plein de familles, surtout des immigrés, qui viennent pique-niquer.

Bien entendu, la rive du lac Ontario est définitivement plus "urbaine" que celle du lac Érié. La randonnée change du tout au tout.




J'arrête en fin d'après midi à Burlington, dans une grande épicerie, du genre IGA: "Food Basics". Ça semble être une grande chaîne.

Quoiqu'il en soit, j'appuie le vélo sur le mur, près de l'entrée et je mets le cadenas au vélo. Un homme s'arrête et on se met à parler de mon voyage. Ne voilà-t-il pas qu'il s'offre pour surveiller mon vélo pendant que je fais mes emplettes ! Un homme ordinaire, sûrement bon père de famille, pas l'air louche du tout, mais je n'ose pas accepter son offre et on se dit au revoir. Entre temps, une femme arrive avec deux chiens en laisse. Alors que je termine les préparatifs avant d'entrer dans le magasin, elle amorce la conversation elle aussi et quelques instants plus tard elle aussi m'offre de surveiller mon vélo. Cette fois-ci, la tentation est grande. Je prends le risque. Je fais mes courses - pour la première fois j'aurais quelques chose de frais à me cuisiner ce soir. Je fais mes courses... à la course, dans ce magasin que je ne connais pas. À mon retour, tout va bien, la dame est toujours là, avec les chiens, le vélo. Nous continuons la conversation un peu et je la quitte après remerciement, un peu estomaqué de cette gentillesse.

Soit dit en passant, bien que je croyais parler l'anglais avec presque pas d'accent, les Ontariens remarquent tout de suite que je suis Québécois. Mais partout ou je suis allé, l'accueil a été très gentil et tout le monde très serviable, comme cette anecdote en fait foi.

La route vers Bronte Creek Park fût sans histoire. Par contre, les bons samaritains rencontrés plus tôt m'avaient mis en garde. Il y a 2 entrées au Parc. La première donne accès uniquement aux sentiers de promenade de la partie sud. Il n'y a pas de lien cyclable entre ce secteur et le secteur du camping, situé dans la partie nord du parc. Il faut continuer plus loin vers l'est et prendre la Bronte Road, en direction Nord (à vrai dire, nord-est et nord-ouest). La route n'est pas très plaisante aux abords de la 403.

Je m'installe à mon site de camping pour la nuit. Je suis un peu inquiet de voir plein d'arbres morts autour des sites car le temps est orageux et je crains les effets potentiels d'un bon coup de vent.


Jour 9
lundi 29 juin
Burlington - Oshawa (Darlington Provincial Park
135km



Drôle de journée aujourd'hui. Enfin, drôle, faut s'entendre...

Je quitte Bronte Creek Park vers 9h38. Je n'arrive jamais à partir tôt. J'ai beaucoup de route à faire aujourd'hui. Entre 100 et 120km selon ma planification. Je rejoins la route Lakeshore et je m'approche de Toronto en passant par Oakville et Mississauga à travers des quartiers "ethniques" fascinants. Un mélange de moyen-orient, des Indes et quoi d'autre encore. Il y a une multitude de petits restaurants mais aucun qui me tente. Je mangerai plus tard, sur le Harbour front, à Toronto.

En chemin, un autre coup du sort. La corde Bungee qui retenait ma tente sur le dessus du rack arrière brise à mon insu. Une deuxième courroie retenait ma tente heureusement. Ce n'est que lorsque l'élastique Bungee coince dans ma roue que je me rend compte du bris. Évidement, l'élastique a brisé juste comme je traversais une intersection. Le problème c'est que plus tard, une fois reparti après avoir réparé le tout, je me suis souvenu que cet élastique retenait aussi la casquette que m'avait donné mon beau-frère après que j'aie eu oubliée la mienne dans le train et mon beau coupe-vent North-Face, vert fluo, hyper léger, compact et cher que j'avais acheté juste avant de partir. Je décide de ne pas revenir sur mes pas et je les abandonne à leur sort.

Après un arrêt pour manger à un stand au Harbour Front, cher, probablement pas meilleur que ce que j'aurais pu avoir plus tôt, de gros nuages envahissent le ciel et l'orage éclate.

J'ai l'option d'arrêter l'autre coté de Toronto, où je pourrais coucher à l'appartement de mon beau-frère David, dont il m'a laissé une clé avant de partir mais ça ne ferait qu'autant de kilomètres à reprendre demain qui est aussi une grosse journée.

Je traverse Toronto sous la pluie battante. Au début, la frénésie s'empare des promeneurs et cyclistes. À l'abri ! Je me fais couper par un %&%$?%% de cycliste en fixie. C'est la mode parmi les cyclistes urbains de là-bas aussi. Je me retiens de lui courir (pédaler?) après. J'aurais bien aimé lui montrer les bonnes manières. Mais à quoi bon ?

Les Yacht club, Harbour Front, Humber Bay, The beaches. Tous ces endroits défilent sous mes roues, sous la pluie battante, désertés sauf par quelques irréductibles.

Dommage, il y aurait eu beaucoup à voir.

Les toilettes de la plage sont barrées, j'en aurait eu bien besoin. Je me perds quelques part dans le port de Toronto mais je retrouve vite mon chemin vers West hill.

Je continue de cheminer, tantôt sur un boulevard de banlieue, tantôt dans un parc, en suivant un quelconque tracé de piste cyclable locale. Le ciel est nuageux, parfois ensoleillé, l'orage est passé.

Il se fait tard, je suis zen, je pédale.

Je progresse en suivant toujours mes copies de carte de la Waterfront Trail. À tout les 10-12km, je dois changer de feuille. Le temps passe et à chaque feuille, je me rapproche de mon objectif.

À Port Union, je me tape un pont de piétons avec escaliers !

Après un dernier détour de la piste dans un parc de Oshawa, j'atteins Darlington Park à la tombée du jour. La piste nous fait déboucher sur la route du parc du coté ouest mais il faut pédaler tout le chemin vers le coté est pour rejoindre l'entrée et obtenir un site. Heureusement, le petit magasin général vend un peu de bouffe.

Ma plus longue journée du voyage se termine avec 135 km au compteur.



Jour 10
Mardi 30 juin
Oshawa Darlington Provincial Park - Cobourg
68km



Mon souvenir de cette journée est plutôt vague. Je n'ai pas pris de notes, je dois donc y aller de mémoire.

Je quitte Darlington pour l'avant dernier jour de voyage en direction de Presqu'ïle Provincial Park










Il fait beau mais un vent contraire souffle, au propre comme au figuré. Mes jambes sont lasses de ma journée d'hier.

À certains endroits, la piste est difficile. Le terrain devient résolument vallonneux. La route semble constamment traverser des ruisseaux, ce qui veut dire à chaque fois une descente suivie d'une montée.

Lakeshore est tout de même agréable, même si c'est le même trajet un peu monotone à travers la campagne Ontarienne, trop loin du lac.

Après ça, l'état de la piste se dégrade en certains endroits. À un endroit, la piste passe à travers un champs. Elle n'est rien d'autres qu'un bout gazonné avec un mince filet de terre creusée par les roues de vélo au milieu. Essayer de rester la dessus avec un vélo et la remorque est impossible et dangereux puisque la roue avant glisse dès que je dévie vers le gazon. Alors je roule carrément sur le coté de la piste, dans le gazon.

Les obstacles se dressent un après l'autre sur ma route: un pont de piétons avec escaliers, ailleurs, c'est une côte avec un revêtement de gravelle trop lâche pour supporter le poids de la roue avant qui s'y enfonce et me fait perdre l'équilibre. Je dois débarquer et pousser.

Ensuite, un arbre tombé en travers de la piste ! Ça ne passe ni à gauche, ni à droite.

Un jogger passe et me salue à peine, insensible à ma déconfiture. J'aurais bien un besoin d'une autre paire de bras !

Je dois enjamber l'arbre de peine et de misère, en soulevant le vélo pour le faire passer par dessus sans pouvoir le déposer à terre de l'autre coté. Il reste miraculeusement en équilibre, le pédalier planté sur une branche, je peux traverser l'arbre en grimpant et en me tenant pour ne pas glisser sur l'écorce humide avec mes chaussures de vélo. De l'autre coté, je n'ai qu'à reprendre le vélo à bras le corps. La remorque doit passer en dessous. J'enlève le drapeau et le lance comme un javelot de l'autre coté de l'Arbre. Et oui, en repartant je l'oublie. Adieu drapeau !

J'arrive à Port Hope fatigué de tout ces éléments qui semblent se liguer contre moi, comme pour me gâcher cette dernière partie du voyage.

Le coeur n'y est plus.

Port Hope est bien joli. Le GPS m'indique qu'il y a une gare. Celle-ci est déserte. Un appel à Viarail m'indique que je ne peux prendre le train avec mon vélo à cette gare. Mais à Cobourg, quelques km plus loin, si ! Mais seulement demain. Ma décision est prise, la partie vélo de mon voyage s'arrêtera à Cobourg même si, en calculant un peu, j'arriverais à la même heure à Belleville en pédalant.

Je flâne un peu à Port Hope. Je consulte mes cartes et le trajet que j'y vois, tout en ligne droite, à travers champs, m'indique que j'ai pris la bonne décision. J'ai le sentiment d'avoir déjà vu tout ce qu'il y a à voir.

Je pédale le dernier 12km vers Cobourg où je prends une chambre de motel après avoir visité le port. Je pars ensuite à la recherche d'un resto pour souper.



Je suis relaxe. Je suis zen. Je suis déçu de cette fin en queue de poisson. Je regarde mes cartes à nouveau pour me convaincre que j'ai pris la bonne décision. Je passe par toute la gamme des sentiments jusqu'au coucher.



Jour 11
Mercredi 1er juillet
Cobourg - Belleville en train
10km



Le lendemain, je me promène en vélo à travers la ville. Je me rends à la gare pour y laisser mes bagages en consigne. Pendant un moment, je songe à jeter mon billet et continuer à vélo. Non, ma décision est prise. Je laisse mes bagages, j'attends un peu, désoeuvré. Je fais une petite séance de photo autour de la gare et je quitte vers le centre ville. Mon train ne part qu'à 13h.





Au centre ville, il y a de l'électricité dans l'air. Je trouve un café sympathique. Tranquillement, la rue se remplie de monde. Les drapeaux du Canada sont omniprésents. Sur le trottoir, les étalages de souvenirs. Des t-shirts, des drapeaux, des gadgets. Je comprends soudain. On se prépare pour la parade du 1er juillet, Fête du Canada ! À midi pile. J'ai tout juste le temps d'y assister avant le l'arrivée du train.

J'apprécie énormément ces quelques moments passés à flâner dans cette petite ville charmante. L'atmosphère de fête me débarrasse de tous mes doutes sur la fin prématurée de ma randonnée.


De retour à la gare, j'aide la préposé à monter mon vélo sur un chariot. L'attente est brève. Le train arrive et après un court trajet, c'est l'arrivée à Belleville et le long chemin de retour à la maison. La boucle est bouclée !


Épilogue

Que dire de cette randonnée ? La plus longue à ce jour. De par la topographie, ça aurait dû être la plus facile ! Mais je n'ai jamais eu autant de problèmes lors de mes autres randonnées. Des bris, des chûtes, des bobos à ne plus les compter, des vêtements perdus, que dire! Moi qui pourtant ne quitte jamais sans un équipement "top shape". Et toujours, un ange au dessus de mon épaule, de sorte qu'aucune de mes mésaventures ne tourna à la catastrophe, au contraire. Car lorsque j'y pense, je ne vois pas la malchance (et la maladresse aussi, j'en conviens) qui se cache derrière ces imprévus mais bien la facilité avec laquelle mes problèmes se sont résolus.

Question de chance - moi qui vient d'écrire que je ne part qu'avec de l'équipement en bon état ! Au milieu du mois d'août, donc seulement quelques centaines de km après mon voyage, je me suis aperçu que mon pneu arrière était complètement fini ! Usé à la corde ! Mon vélo est maintenant équipé de 2 pneus neufs.

Quelques statistiques:

Parcours total: 900km

Brisé: une remorque, un dérailleur arrière, ma montre, un élastique bungee.
Perdu: deux casquettes, un coupe-vent
Blessé: au moins 3 chûtes à vélo, contusions au tibia, au genou, à l'avant bras, au poignet.

Photos: 816
Bernaches: 123 456
Maringouins: 1 234 567
Cygnes: 2
Dindons sauvages: 10
Lièvres: 2
Gentleman farmer sur un tracteur à gazon: 23
Éoliennes: 23

mercredi 12 août 2009

Des esssais !

J'ai publié la première partie de mon journal de voyage mais sa forme finale n'est pas définie.

Je n'ai pas téléchargé toutes les photos. Je fais des essais, notamment avec des diaporama créés avec IPhoto.

Alors ne vous surprenez pas si des changements surviennent.

lundi 10 août 2009

Voyage à vélo en Ontario, Windsor - Belleville, Partie 1

Voici la première partie de mon voyage à vélo.

Pour ce voyage, je me suis rendu en automobile à Belleville, Ontario, où j'ai pris le train jusqu'à Windsor, pour visiter ma soeur Anne-Marie. Ensuite j'ai commencé le voyage de retour vers Belleville à vélo.

Pour ce voyage, j'ai utilisé ma nouvelle remorque "Extrawheel".




Jour -1
vendredi 19 juin
Lorraine - Windsor




C'est le grand jour du départ. Je mets tous mes bagages dans l'auto, le vélo sur le toit. Je dois d'abord conduire jusqu'à Belleville, Ont. pour prendre le train. Le trajet se fait sans histoire, il fait beau.




Rendu à la gare de Belleville avec une avance confortable, j'ai tout mon temps pour mettre mon vélo dans une boîte fournie par ViaRail - pour la modique somme de 20$. Il suffit de dévisser et tourner le guidon. En principe il faudrait aussi enlever les pédales mais je n'ai pas l'outil et les employés de ViaRail ne s'en font pas avec ça. J'y mets même le trailer Extrawheel et la roue qui, une fois démontés, prennent relativement peu de place. La roue se place contre le cadre et la fourche du trailer est à cheval sur le "top tube". L'attache de la fourche est fixée au porte bagage arrière. Un avantage que n'offrirait pas un trailer comme le BOB.

J'attache mes 2 petites sacoches ensembles avec des tie-wrap pour les mettre en consigne, ainsi, elles sont considérées comme un seul bagage. Avec les 2 grosses sacoches du trailer, ça me fait 3 bagages en consigne - la limite. Le sac de guidon et mon sac à dos m'accompagneront dans le train comme bagage à main.

Je vais dîner en ville et ensuite je reviens attendre l'arrivée du train. Celui-ci se fait attendre et arrive en retard de 30 minutes. Pas grave, j'ai fait la rencontre d'une cycliste qui arrivait des États-Unis et on a piqué une jasette en attendant le train. Par contre, le lorsque le train est arrivé, le manque de sièges libres nous a obligé à nous séparer. Je ne l'ai pas revue.

En principe, je devais changer de train à Toronto. En réalité, nous ne faisons que changer de wagon. Le même train continue vers Windsor. Graduellement, nous rattrapons le retard et même, nous prenons un peu d'avance. Je vois défiler les gares et les villes jusqu'à la fin de la ligne - Windsor ! Nous arrivons alors que l'orage commence et que la nuit tombe, après un voyage d'environ 8 heures.

Je récupère mon vélo et mes bagages rapidement - c'est l'avantage de voyager dans des petites gares, tout est simple et rapide. Ne reste plus qu'à attendre ma petite soeur qui arrive avec un peu de retard. Ma jolie petite nièce, Pascale, me saute au cou et me fait oublier la pluie.




Jour 0
samedi 20 juin
Windsor




Je passe la journée avec ma soeur et ses 2 enfants, Pascale et Sébastien. Il fait beau et chaud, Windsor est la ville la plus au sud du Canada. Anne-Marie me fait visiter son quartier et un peu Windsor. C'est dommage, les employés municipaux sont en grève. Ça veut dire que le gazon n'est pas coupé dans les parcs, les fleurs ne sont pas plantées et tous les endroits publiques en perdent une bonne partie de leur charme. Nous soupons avec son mari, David, revenu de Toronto où il travaille. Les temps sont durs à Windsor ! L'industrie de l'auto est moribonde et le chômage élevé.






Jour 1
dimanche 21 juin
Windsor - Wheatley Provincial Park (Pointe Pelée)
113km, 21kmh




Le départ se fait tôt, sous le soleil. En sortant de Windsor, fidèle à mes habitudes, je me perds un peu en cherchant Talbot Line jusqu'à ce que je réalise qu'il y a un Talbot Line road North et ...South. Je finis par prendre une série de chemins secondaires en petite gravelle qui m'amènent de toute façon dans la bonne direction, traffic en moins. Il faut dire que les accotements sont complètement absents (je ne le sais pas encore mais il en sera ainsi tout au long du voyage).


Je décide de faire un détour par Kingsville où je tombe sur la Chrysler Canada Greenway, une piste cyclable sur un ancien rail de chemin de fer. En gravelle aussi mais plus raboteuse que la poussière de roche du "p'tit train du nord". On y trouve un petit resto sympathique, tout juste ouvert. Je rejoins éventuellement la route 20 et la route 33 qui passe par Leamington. J'aborde ainsi la Pointe Pelée en passant dans des quartiers de villégiature, quelques parcs, une plage, une marina.


La pointe Pelée est un beau parc, de forêts, de sable et de marais, où la faune abonde. Je vois des canards, des oies du Canada, une espèce de dindon sauvage, un lièvre, des oiseaux. Je vais évidemment jusqu'à la pointe du parc, l'endroit le plus au sud du Canada, hormis l'Île Pelée, accessible par traversier à partir de Kingsville ou Leamington. Comme d'habitude, je n'ai pas le temps de tout voir, il me faut continuer vers Wheatley, où je dois camper pour la nuit. Entre autre, je ne verrai pas cette longue passerelle dont la photo apparaissait dans ce message où je montrais des photos glanées sur Google. Je passe par Mersea road 19, Hillman, Fox road... J'arrive à Wheatley vers 8 heures. Pas de resto ni d'épicerie en vue. Pour ce soir, ce sera un pauvre macaroni puisé dans mes réserves de nourriture.

En passant, admirez la merveilleuse imagination des toponimistes de l'Ontario pour ce qui est du nom des routes: Mersea road 8, 9, 10 ,11, Mersea road A, B, C, D, Lakeshore road 211, 212, 213...229...235 ! Et Lakeshore ne se trouve au bord d'aucun lac !!!! C'est tout juste si certaines d'entre elles rejoignent le lac St-Clair au nord de Windsor.

Ainsi s'achève cette première journée bien remplie où je commence à découvrir de quoi sera fait la première partie de ce voyage. Ma remorque ne va pas aussi bien que lors de mon premier essai à la maison, elle oscille curieusement de gauche à droite et cette oscillation se transmet au vélo. Ce comportement insécurisant disparaît quand je roule sur la gravelle mais c'est stressant sur les routes sans accotement. Par contre, à la longue, je me rends compte que les automobilistes sont courtois et me laissent beaucoup d'espace. Tout de même, je ne prends pas de chance et je roule sur l'accotement de gravelle lorsqu'un camion se pointe à l'arrière. Malgré tout, ma vitesse moyenne est excellente, je devais avoir un léger vent de dos.




Jour 2
lundi 22 juin
Wheatley - Rondeau Park
79km, 20kmh




Je me lève sous un soleil radieux. J'en profite pour déjeuner et visiter le parc. Pendant un bref instant, j'ai l'impression de ne pas être le bienvenu ! Sûrement un membre de la faune locale tanné de voir des touristes ;-o)

Sur la route, des champs ! Que des champs, à perte de vue. Je roule toute la journée en direction du parc Rondeau sur la Talbot Trail, la route 3 qui longe la rive du Lac Érié. Qui longe la rive mais ne s'en approche guère. Le lac est loin, de grands champs m'en séparent constamment. La route est droite, toute droite et il fait chaud ! Un temps un peu nuageux, humide.


Une très belle campagne cependant. Je la parcours probablement au meilleur temps de l'année. Les culture sont jeunes, le vert est tendre ou saturé, intense comme il peut l'être quand les plantes sont jeunes. Il n'a pas encore cette allure délavée qu'il aura plus tard au temps des récoltes.

Ces pensées bucoliques sont gâchées par ma remorque qui roule comme un mal de tête.

Et puis coté approvisionnement, c'est le désert. Pas un seul commerce en vue sur les quelques 80 km de route de la journée, pas le moindre dépanneur ("convenience store" comme on dit ici). Ces petites localités qui apparaissent en caractères gras sur ma carte ne sont rien d'autre que des intersections, des lieux sans signification pour la plupart. Le GPS m'apprends que pour trouver le moindre magasin, je devrais rouler plus au nord et rejoindre des endroits comme Merlin, Blenheim, Ridgetown. Probablement des villages, localisés entre moi et la 401. Ça voudrait dire un détour minimum aller-retour de 8-10km pour la moindre friandise ou bouteille de gatorade. Je m'en passe. Par contre, je croise une ferme où l'on a installé un kiosque et l'on vend des fraises - ici, la saison est commencée. J'en avale un casseau, on me rempli mes bouteilles d'eau et je repart en direction de Rondeau.

En fin de journée, le temps se fait menaçant mais j'évite la pluie, ou plutôt, c'est la pluie qui m'évite !

Je soupe à un casse-croute situé presque à l'entrée de Rondeau, sur la Scotland Line, ou est-ce Kent Bridge Road ? Je ne me souviens plus. Je sais que le resto de la petite marina sur Wildwood line en direction de Rondeau était fermé ! (ouvert du jeudi au dimanche, ben oui, ça me fait une belle jambe !). J'ai du rebrousser chemin et me contenter de ce casse-croûte sur lequel j'avais levé le nez initialement.

Voici un petit diaporama créé avec IPhoto. Désolé pour la musique. Quelqu'un peut-il m'indiquer comment remplacer ce mauvais "jingle" ?




Jour 3
mardi 23 juin
Rondeau Park - Port Stanley
99km, 20kmh




Le matin, Je me rends à vélo jusqu'à la Pointe aux Pins en suivant la route parsemée de chalets. J'en conclu que l'on a créé le parc sans exproprier les propriétaires de chalets qui ont probablement conservés un droit acquis. Que de beaux petits coins de paradis ! Mais les chalets sont entre le lac et la route et cachent la vue sur la plage.



Au bout de la route, il y a un sentier praticable à vélo. J'y croise une famille de gros oiseaux semblables à des dindons. Des dindons sauvages ? J'ai tout mon temps pour les observer car les parents ne veulent pas s'éloigner des petits, cachés dans les buissons.



Je finis par quitter Rondeau vers midi.

Sur la route, en direction de Port Stanley, des champs ! Encore des champs ! Et des éoliennes, omniprésentes dans ce coin.

La remorque roule un petit peu mieux - est-ce le vent qui est différent ? Je l'ai de 3/4 arrière. J'ai beau tout examiner, je ne vois pas ce qui cloche.

J'arrête à Port Stanley. Pour la première fois de ce voyage, je me paie un B&B. Le Windjammer Inn, à ne pas manquer, sur le chemin vers la plage, pour l'accueil, la bouffe, la chambre. Il y a une salle à manger et l'on sert les 3 repas de la journée, c'est donc plus qu'un B&B.






Jour 4
mercredi 24 juin
Port Stanley - Long Point Provincial Park
85km




Bonne journée aujourd'hui. Je ne sais pas exactement quel distance j'ai fait puisque mon odomètre fait des siennes. Il fonctionne pas la moitié du temps. Probablement que la batterie est faible.

Il a fait chaud ! À l'oeil, 29C et très humide.

Bonne st-Jean à tous ! Ici, c'est une journée comme les autres.


La journée a commencé avec une visite de la plage de Port Stanley. Ensuite, la route ! Comme d'habitude, longue, droite, des éoliennes. Un peu plus de variété lorsque j'approche certains coins comme Port Bruce, Port Burwell. Le plus drôle, c'est que je roule sur Lakeshore, sans voir le lac la plupart du temps.





Un moment donné, j'arrête et j'échange ma roue avant avec la roue de ma remorque et je transfère tout ce qui est petit et lourd dans les sacoches du vélo. Je crois que ma roue de remorque était placée à l'envers (le pneu a un sens de rotation). Ça améliore les choses un peu.

J'atteins Longue Pointe en fin de journée. Les sites de camping sont creusés à même la lagune de sable de sorte que chaque site est isolé des voisins par des murs de sable.

Le sable est mou, je roule difficilement jusqu'à mon site et je me plante en y arrivant !


J'installe le vélo près de la table à pique-nique - il tient tout seul, les roues enfoncées dans le sable !

J'explore la plage. Semblable à toutes les précédentes. J'aurais voulu explorer la pointe. Il y un sentier, mais le sable est trop mou pour le faire à vélo et je n'ai pas le temps de le faire à pieds.



Jour 5
jeudi 25 juin
Long Point Provincial Park- Dunnville
100km ?




Cette nuit j'ai dormi dans la tente, mais sans monter le double toit. J'ai pu observer les étoiles à travers le moustiquaire qui couvre tout le plafond de ma tente. Et les maringouins ! Des milliers ! Bon, bon ok, disons des centaines, postés sur la tente, près à envahir mon abri et me vider de mon sang.

Je m'endors et au milieu de la nuit, je sors le nez en dehors de la tente (ben pas juste le nez...) pour faire un petit pipi - erreur !! Grosse erreur ! Les maringouins étaient encore là, prêts à attaquer. C'est clair, ils avaient de l'expérience. Quand je me suis retrouvé dans la tente, l'ennemi en avait profité pour entrer. Ce fut un carnage dans les 2 camps. Au petit matin, les corps de l'armée ennemie jonchaient le plancher de la tente, beaucoup étaient écrasés dans le moustiquaire, pas un seul survivant. Victoire totale mais à quel prix ! De longue heures de combat acharné au lieu de dormir, des piqûres, mais heureusement pas trop de démangeaisons.

Je pars vers ma destination de la journée, Rock Point Park. Il fait encore chaud et humide. Je parcours Front Road sans voir le lac.

J'arrive à Port Dover, très joli. Convivial et aménagé pour le tourisme. La plage est tout près de la marina et de la jetée. Je dîne au Érié Hotel qu'on me recommande pour les meilleurs Fish & Chips de Érié Lake perch, la spécialité du coin, On en fait des petits filets, panés. Ça me parait semblable à la perchaude ou au doré de nos lacs des Laurentides.


Mais le temps change et la tempête menace de s'abattre sur Port Dover. Des clients et les employés de l'hôtel parlent d'orage, de vent, de grêle et d'une possible tornade. Je dois attendre de savoir comment tout cela va se transformer et je passe un long moment sur la rue principale, à l'abri de la pluie sous les entrées de commerces à scruter le ciel pour savoir quel bord s'en vont les nuages les plus menaçants.

Finalement, je pars lorsque j'ai le sentiment que la tempête évitera Port Dover. Je ne me trompe pas, les nuages passent plus loin, à l'est, et je ne recevrai que quelque gouttes de pluie. J'apprendrai plus tard qu'une petite tornade a touché terre plus au nord.

Je roule sur Lakeshore road. La route passe plus près du lac et le longe carrément en certains endroits.

Finalement j'atteins Dunnville, l'arrivée est pénible, la pluie menace de tomber à tout moment, en arrivant à la rivière, la route et le pont en réfection sont difficilement praticables à vélo. Le centre ville est un chantier. J'arrive avec un peu en retard sur l'horaire mais au moins, c'est une vraie ville, avec resto et tout et tout. Je soupe dans un bon resto familial: "Bob's place".

Plus que quelques kilomètres avant Rock Point Park, mais je ne suis pas au bout de mes peines, loin de là ! En quittant le resto, malheur ! La remorque ne va plus du tout. Un peu plus loin, je réalise l'ampleur du problème - la soudure de l'une des 2 fourchettes qui tiennent la roue a lâchée. Une belle fissure tout le tour de la soudure.

Je réussi à retourner au resto. Je ne peux pas partir vers Rock Point comme ça et de toute façon, j'aurai de meilleurs chances en ville pour trouver un soudeur.

Chanceux dans ma malchance, la serveuse me trouve un B&B dans le temps de le dire. Un peu cher, 130$ la nuit, c'est pas grave, il est 8h30 et j'ai besoin d'un endroit vite fait. Ce sera le Lalor Estate, ou m'accueillent Judy et Glen.

Mais encore mieux que ça, Judy et Glen connaissent un soudeur ! Shawn a tout l'équipement qu'il faut chez lui, à 2 pas de là ! Quelques coups de téléphone plus tard, je me retrouve chez Shawn avec Glen et vers 10h, tout est réparé !

Le lendemain, après un bon petit déjeuner où Judy m'initie au "Peameal Bacon", je suis prêt à repartir. Mais avant, je transfert tout de qui est petit et lourd dans les sacoches sur mon porte bagage arrière. La tente se retrouve sur le dessus du porte-bagage.

En repartant, la remorque n'a jamais si bien roulé ! Probablement que la fourchette était déjà partiellement brisée depuis un bon bout de temps.

Quoiqu'il en soit, je repars avec un peu d'appréhension, en me demandant si la soudure va tenir le reste du voyage et si l'autre fourchette me réserve le même sort.

Histoire de ne pas vous tenir en haleine avec ce suspense palpitant, je n'aurai plus de problèmes avec la remorque du reste du voyage !! Youppi !



Jour 6
vendredi 26 juin
Dunnville - Niagara (Riverside Park)
85km ?




Belle journée sans histoire aujourd'hui. Je roule encore sur Lakeshore qui me laisse voir un peu plus du lac Érié.

Je rencontre en chemin un cycliste qui me suis un bon bout de temps avant de finalement me rejoindre (malgré mes efforts, il faut le dire, car je m'étais mis dans la tête de ne pas me laisser rattraper).

S'en suit un bon moment avec un jeune homme, professeur de science au secondaire.... en Thailande !

On pique une jasette en roulant à bonne allure. Il a grandi dans le coin.

On se quitte en arrivant à Port Colborne où j'arrête pour diner.

Très joli. Après un arrêt au Food Basic's, l'équivalent de nos IGA et cie, Je dîne dans le parc de la marina où l'on prépare un événement quelconque - une foire avec des stand de dégustation pour les producteurs de la région. Nous sommes près de Niagara et ses vignobles.

Finalement, je prends la décision de changer mon parcours. Au lieu de continuer vers Fort Érié, je bifurque et suis la piste du vieux Canal Welland sans trop me rendre compte que je quitte des yeux le Lac Érié pour ne plus le revoir. Cette partie de mon voyage est terminée.



Je pourrais continuer ainsi jusqu'au Lac Ontario, en passant entre St-Catharines et Nigara On The Lake. Cependant, mon prochain arrêt est au camping Riverside Park, entre la région de Fort Érié et Niagara Falls.

Je quitte donc le canal Welland à Forks Road, et me rends jusqu'à la route 25, Netherby road. Cette route est peu intéressante. Très passante, elle est presque une autoroute en certains endroits, le trafic est rapide et moins courtois qu'ailleurs. Par contre, j'y trouve un dépanneur (c'est rare !) et un dame dans son entrée de garage accepte gentiment de remplir mes bouteilles.

Cette route m'emmène à quelques km de Riverside Park, sur le bord du Niagara Parkway et j'y arrive en fin d'après-midi, en prenant le temps d'apprécier mes premiers kilomètres sur la Niagara Parkway et la piste cyclable superbe qui la longe. Les maisons de millionnaires côtoient les maisons plus anciennes et plus modeste. Les aménagements sont manucurés, le gazon est roi. La Niagara coule silencieusement, comme dans l'attente du déchaînement qui approche.


Je dois rouler quelques km après avoir monté la tente pour trouver un resto somme toute très agréable.

L'eau du camping est absolument dégueu... j'ai l'impression de boire de l'eau de Javel

à suivre....