mardi 25 août 2009

Voyage en Ontario, Windsor - Belleville, Partie 2

Voici la deuxième et dernière partie du journal de mon voyage Windsor - Belleville. Bonne lecture !

(Voyez les archives pour la 1ère partie ou allez directement à : http://marcpil.blogspot.com/2009/08/voyage-velo-en-ontario-windsor.html)


Jour 7
samedi 27 juin
Niagara Parkway (Riverside Park à Queenston)
40km




Aujourd'hui, petite journée de vélo. Je vais parcourir lentement la Niagara Parkway et passer du temps à admirer les chûtes.

J'approche des chûtes lentement, en savourant le paysage, l'eau qui accélère, les rapides qui se forment, le bruit qui augmente, lentement mais sûrement. Je prends plein de photos.



Des tonnes de photos ! Toujours en essayant de trouver le meilleur angle, le moment propice, alors que les mouettes sont bien placées, que ce touriste se tasse un peu... Des touristes, plein de touristes ! Un samedi, chaud en plus, je ne suis pas seul.


J'évolue lentement parmis les touristes avec le vélo. Le trailer fait de l'effet, J'entends plein de commentaires du genre "Hey have you seen that ?", " Cool !" ... "never seen one like this.." "Look ! A third wheel !"


Après un petit lunch, je monte vers le "centre-ville". Niagara est au pied d'une petite colline où se sont établis les grands hôtels, le casino. On semble s'être assuré d'occuper l'espace pour mieux cacher la vue des chûtes et réserver celle-ci aux clients payants... Même les petits belvédères aménagés devant le casino ne permettent qu'une vue obstruée par la végétation qu'on laisse pousser avec négligence sur la pente trop abrupte pour y construire.

Finalement, après une couple d'heures autour des chûtes, je continue mon chemin en direction de Shalamar campground, plus au nord à Queenston. Sur mon chemin, j'arrête pour admirer cette curiosité qu'est le "whirlpool". À cet endroit, la rivière Niagara tourne à 90degrés et dans le tournant, l'eau forme un grand remous, d'où son nom.


Jour 8
dimanche 28 juin
Niagara Parkway, Waterfront trail (Queenston - Bronte Creek Park)
106km



Je quitte Shalamar Campground de bon matin. Le temps est nuageux. Je me dirige vers Niagara-by-the-Lake en suivant la Niagara Parkway. J'atteindrai bientôt le début de la Waterfront Trail, un parcours cyclable qui se veux un peu l'équivalent de la Route Verte chez nous.

Je roule tranquillement sur cette piste très agréable et je savoure la traversée de l'espace mi-gazonné, mi-boisé. J'entre dans un secteur où se trouvent plusieurs vignobles que finalement je n'aurai pas pris le temps de visiter.

J'approche d'un petit pont qui traverse un ruisseau lorsque j'aperçoit du coin de l'oeil un enseigne: Inniskillin !

C'est là que tout se gâte. Je tourne la tête et jette un autre coup-d'oeil. Belle enseigne, beau bâtiment avec des airs de château. Mais le ponceau approche ! Lorsque je regarde à nouveau vers l'avant, je m'aperçois que j'ai dévié de ma course et je me dirige droit vers un poteau qui se trouve au centre, à l'entrée du pont. Je fais tout ce que je peux pour l'éviter mais ce faisant, je dévie trop à gauche et je perds l'équilibre contre la rampe du pont. Je m'érafle tout l'avant-bras, la main, le poignet, Ouch ! Ma montre en prends tout un coup aussi. Le bracelet de caoutchouc est tout éraflé, deux vis sont brisées.

Je repars après avoir remis en place la remorque qui s'était décrochée sous le choc. Malheur ! Mon dérailleur est bousillé. Les vitesses changent toutes seules avec une espèce de valse-hésitation entre deux pignons. J'ai beau regarder, je ne vois pas ce qui cloche.

Après un autre arrêt, je trouve une partie du problème: un pignon de la cage de dérailleur est brisé. Je soupçonne aussi que la cage est croche.

J'arrête finalement à un coin de rue, au beau milieu de Niagara-by-the-Lake pour examiner une dernière fois mon dérailleur et voir ce que je peux faire comme quickfix temporaire.

Ça ne fais pas trente secondes que je suis arrêté qu'un camion, genre camion de laitier, s'arrête et le conducteur me demande s'il peut m'aider. Dubitatif, sans trop voir de quel commerce il s'agit, je me demande ce qu'il pourrait bien faire en ce dimanche matin. Je lui dis que mon dérailleur est foutu, connaîtrait-il un "bikeshop" pas trop loin ?

Bien sûr ! Il m'explique qu'il travaille pour une entreprise de location de vélo. Il fait justement le tour des B&B pour ramasser les vélos que les clients laissent là ! Je jette un coup d'oeil de plus près à ce qui est écrit sur le camion: "Zoom Leisure":

http://www.zoomleisure.com/

On embarque mon vélo dans son camion et en moins de 5 minutes, me voici dans l'atelier, où j'attends le mécano qu'on a appelé pour qu'il vienne réparer mon vélo !

Deux heures plus tard, je repars avec un nouveau dérailleur Shimano Tournay, le cheap du cheap, 13 beau dollars! Ça m'a couté plus cher de pourboire au mécano et au chauffeur du camion ! Mais le mécano a fait un ajustement minutieux, un des meilleurs que j'ai vu à ce jour. La preuve, le dérailleur fait très bien la job et je roule toujours avec lui.

Décidément, j'ai un ange-gardien au dessus de l'épaule.

Le milieu de la journée se passe sous la pluie. J'entreprends la troisième partie de mon voyage: le lac Ontario.

Je traverse Ste-Catharines, Lincoln, Grimsby sous la pluie battante, avec une migraine en plus. J'arrête à un comptoir à pizza où je m'attendais à pouvoir manger puisqu"il y avait des table. Je me rends vite compte que ce ne sont que des tables pour les clients qui attendent leur "take-out". Tant pis, j'y reste pour manger, sans ustensiles, directement de la boîte.

Une bonne partie de la route se fait ensuite en suivant la voie de service de l'autoroute Queen Elizabeth Way. On s'en doute, ce n'est pas la plus belle partie du voyage. Malgré tout, après toute la campagne du Lac Érié, ça fait bizarre de pédaler en milieu urbain.

En milieu d'après midi, j'arrive dans Hamilton et je traverse Hamilton beach et Burlington beach. Superbe ! C'est une langue de terre qui traverse Hamilton Harbour. On y a aménagé une route qui semble réservée aux piétons et aux cyclistes de tout acabit. Le soleil est de retour, l'endroit est plein de familles, surtout des immigrés, qui viennent pique-niquer.

Bien entendu, la rive du lac Ontario est définitivement plus "urbaine" que celle du lac Érié. La randonnée change du tout au tout.




J'arrête en fin d'après midi à Burlington, dans une grande épicerie, du genre IGA: "Food Basics". Ça semble être une grande chaîne.

Quoiqu'il en soit, j'appuie le vélo sur le mur, près de l'entrée et je mets le cadenas au vélo. Un homme s'arrête et on se met à parler de mon voyage. Ne voilà-t-il pas qu'il s'offre pour surveiller mon vélo pendant que je fais mes emplettes ! Un homme ordinaire, sûrement bon père de famille, pas l'air louche du tout, mais je n'ose pas accepter son offre et on se dit au revoir. Entre temps, une femme arrive avec deux chiens en laisse. Alors que je termine les préparatifs avant d'entrer dans le magasin, elle amorce la conversation elle aussi et quelques instants plus tard elle aussi m'offre de surveiller mon vélo. Cette fois-ci, la tentation est grande. Je prends le risque. Je fais mes courses - pour la première fois j'aurais quelques chose de frais à me cuisiner ce soir. Je fais mes courses... à la course, dans ce magasin que je ne connais pas. À mon retour, tout va bien, la dame est toujours là, avec les chiens, le vélo. Nous continuons la conversation un peu et je la quitte après remerciement, un peu estomaqué de cette gentillesse.

Soit dit en passant, bien que je croyais parler l'anglais avec presque pas d'accent, les Ontariens remarquent tout de suite que je suis Québécois. Mais partout ou je suis allé, l'accueil a été très gentil et tout le monde très serviable, comme cette anecdote en fait foi.

La route vers Bronte Creek Park fût sans histoire. Par contre, les bons samaritains rencontrés plus tôt m'avaient mis en garde. Il y a 2 entrées au Parc. La première donne accès uniquement aux sentiers de promenade de la partie sud. Il n'y a pas de lien cyclable entre ce secteur et le secteur du camping, situé dans la partie nord du parc. Il faut continuer plus loin vers l'est et prendre la Bronte Road, en direction Nord (à vrai dire, nord-est et nord-ouest). La route n'est pas très plaisante aux abords de la 403.

Je m'installe à mon site de camping pour la nuit. Je suis un peu inquiet de voir plein d'arbres morts autour des sites car le temps est orageux et je crains les effets potentiels d'un bon coup de vent.


Jour 9
lundi 29 juin
Burlington - Oshawa (Darlington Provincial Park
135km



Drôle de journée aujourd'hui. Enfin, drôle, faut s'entendre...

Je quitte Bronte Creek Park vers 9h38. Je n'arrive jamais à partir tôt. J'ai beaucoup de route à faire aujourd'hui. Entre 100 et 120km selon ma planification. Je rejoins la route Lakeshore et je m'approche de Toronto en passant par Oakville et Mississauga à travers des quartiers "ethniques" fascinants. Un mélange de moyen-orient, des Indes et quoi d'autre encore. Il y a une multitude de petits restaurants mais aucun qui me tente. Je mangerai plus tard, sur le Harbour front, à Toronto.

En chemin, un autre coup du sort. La corde Bungee qui retenait ma tente sur le dessus du rack arrière brise à mon insu. Une deuxième courroie retenait ma tente heureusement. Ce n'est que lorsque l'élastique Bungee coince dans ma roue que je me rend compte du bris. Évidement, l'élastique a brisé juste comme je traversais une intersection. Le problème c'est que plus tard, une fois reparti après avoir réparé le tout, je me suis souvenu que cet élastique retenait aussi la casquette que m'avait donné mon beau-frère après que j'aie eu oubliée la mienne dans le train et mon beau coupe-vent North-Face, vert fluo, hyper léger, compact et cher que j'avais acheté juste avant de partir. Je décide de ne pas revenir sur mes pas et je les abandonne à leur sort.

Après un arrêt pour manger à un stand au Harbour Front, cher, probablement pas meilleur que ce que j'aurais pu avoir plus tôt, de gros nuages envahissent le ciel et l'orage éclate.

J'ai l'option d'arrêter l'autre coté de Toronto, où je pourrais coucher à l'appartement de mon beau-frère David, dont il m'a laissé une clé avant de partir mais ça ne ferait qu'autant de kilomètres à reprendre demain qui est aussi une grosse journée.

Je traverse Toronto sous la pluie battante. Au début, la frénésie s'empare des promeneurs et cyclistes. À l'abri ! Je me fais couper par un %&%$?%% de cycliste en fixie. C'est la mode parmi les cyclistes urbains de là-bas aussi. Je me retiens de lui courir (pédaler?) après. J'aurais bien aimé lui montrer les bonnes manières. Mais à quoi bon ?

Les Yacht club, Harbour Front, Humber Bay, The beaches. Tous ces endroits défilent sous mes roues, sous la pluie battante, désertés sauf par quelques irréductibles.

Dommage, il y aurait eu beaucoup à voir.

Les toilettes de la plage sont barrées, j'en aurait eu bien besoin. Je me perds quelques part dans le port de Toronto mais je retrouve vite mon chemin vers West hill.

Je continue de cheminer, tantôt sur un boulevard de banlieue, tantôt dans un parc, en suivant un quelconque tracé de piste cyclable locale. Le ciel est nuageux, parfois ensoleillé, l'orage est passé.

Il se fait tard, je suis zen, je pédale.

Je progresse en suivant toujours mes copies de carte de la Waterfront Trail. À tout les 10-12km, je dois changer de feuille. Le temps passe et à chaque feuille, je me rapproche de mon objectif.

À Port Union, je me tape un pont de piétons avec escaliers !

Après un dernier détour de la piste dans un parc de Oshawa, j'atteins Darlington Park à la tombée du jour. La piste nous fait déboucher sur la route du parc du coté ouest mais il faut pédaler tout le chemin vers le coté est pour rejoindre l'entrée et obtenir un site. Heureusement, le petit magasin général vend un peu de bouffe.

Ma plus longue journée du voyage se termine avec 135 km au compteur.



Jour 10
Mardi 30 juin
Oshawa Darlington Provincial Park - Cobourg
68km



Mon souvenir de cette journée est plutôt vague. Je n'ai pas pris de notes, je dois donc y aller de mémoire.

Je quitte Darlington pour l'avant dernier jour de voyage en direction de Presqu'ïle Provincial Park










Il fait beau mais un vent contraire souffle, au propre comme au figuré. Mes jambes sont lasses de ma journée d'hier.

À certains endroits, la piste est difficile. Le terrain devient résolument vallonneux. La route semble constamment traverser des ruisseaux, ce qui veut dire à chaque fois une descente suivie d'une montée.

Lakeshore est tout de même agréable, même si c'est le même trajet un peu monotone à travers la campagne Ontarienne, trop loin du lac.

Après ça, l'état de la piste se dégrade en certains endroits. À un endroit, la piste passe à travers un champs. Elle n'est rien d'autres qu'un bout gazonné avec un mince filet de terre creusée par les roues de vélo au milieu. Essayer de rester la dessus avec un vélo et la remorque est impossible et dangereux puisque la roue avant glisse dès que je dévie vers le gazon. Alors je roule carrément sur le coté de la piste, dans le gazon.

Les obstacles se dressent un après l'autre sur ma route: un pont de piétons avec escaliers, ailleurs, c'est une côte avec un revêtement de gravelle trop lâche pour supporter le poids de la roue avant qui s'y enfonce et me fait perdre l'équilibre. Je dois débarquer et pousser.

Ensuite, un arbre tombé en travers de la piste ! Ça ne passe ni à gauche, ni à droite.

Un jogger passe et me salue à peine, insensible à ma déconfiture. J'aurais bien un besoin d'une autre paire de bras !

Je dois enjamber l'arbre de peine et de misère, en soulevant le vélo pour le faire passer par dessus sans pouvoir le déposer à terre de l'autre coté. Il reste miraculeusement en équilibre, le pédalier planté sur une branche, je peux traverser l'arbre en grimpant et en me tenant pour ne pas glisser sur l'écorce humide avec mes chaussures de vélo. De l'autre coté, je n'ai qu'à reprendre le vélo à bras le corps. La remorque doit passer en dessous. J'enlève le drapeau et le lance comme un javelot de l'autre coté de l'Arbre. Et oui, en repartant je l'oublie. Adieu drapeau !

J'arrive à Port Hope fatigué de tout ces éléments qui semblent se liguer contre moi, comme pour me gâcher cette dernière partie du voyage.

Le coeur n'y est plus.

Port Hope est bien joli. Le GPS m'indique qu'il y a une gare. Celle-ci est déserte. Un appel à Viarail m'indique que je ne peux prendre le train avec mon vélo à cette gare. Mais à Cobourg, quelques km plus loin, si ! Mais seulement demain. Ma décision est prise, la partie vélo de mon voyage s'arrêtera à Cobourg même si, en calculant un peu, j'arriverais à la même heure à Belleville en pédalant.

Je flâne un peu à Port Hope. Je consulte mes cartes et le trajet que j'y vois, tout en ligne droite, à travers champs, m'indique que j'ai pris la bonne décision. J'ai le sentiment d'avoir déjà vu tout ce qu'il y a à voir.

Je pédale le dernier 12km vers Cobourg où je prends une chambre de motel après avoir visité le port. Je pars ensuite à la recherche d'un resto pour souper.



Je suis relaxe. Je suis zen. Je suis déçu de cette fin en queue de poisson. Je regarde mes cartes à nouveau pour me convaincre que j'ai pris la bonne décision. Je passe par toute la gamme des sentiments jusqu'au coucher.



Jour 11
Mercredi 1er juillet
Cobourg - Belleville en train
10km



Le lendemain, je me promène en vélo à travers la ville. Je me rends à la gare pour y laisser mes bagages en consigne. Pendant un moment, je songe à jeter mon billet et continuer à vélo. Non, ma décision est prise. Je laisse mes bagages, j'attends un peu, désoeuvré. Je fais une petite séance de photo autour de la gare et je quitte vers le centre ville. Mon train ne part qu'à 13h.





Au centre ville, il y a de l'électricité dans l'air. Je trouve un café sympathique. Tranquillement, la rue se remplie de monde. Les drapeaux du Canada sont omniprésents. Sur le trottoir, les étalages de souvenirs. Des t-shirts, des drapeaux, des gadgets. Je comprends soudain. On se prépare pour la parade du 1er juillet, Fête du Canada ! À midi pile. J'ai tout juste le temps d'y assister avant le l'arrivée du train.

J'apprécie énormément ces quelques moments passés à flâner dans cette petite ville charmante. L'atmosphère de fête me débarrasse de tous mes doutes sur la fin prématurée de ma randonnée.


De retour à la gare, j'aide la préposé à monter mon vélo sur un chariot. L'attente est brève. Le train arrive et après un court trajet, c'est l'arrivée à Belleville et le long chemin de retour à la maison. La boucle est bouclée !


Épilogue

Que dire de cette randonnée ? La plus longue à ce jour. De par la topographie, ça aurait dû être la plus facile ! Mais je n'ai jamais eu autant de problèmes lors de mes autres randonnées. Des bris, des chûtes, des bobos à ne plus les compter, des vêtements perdus, que dire! Moi qui pourtant ne quitte jamais sans un équipement "top shape". Et toujours, un ange au dessus de mon épaule, de sorte qu'aucune de mes mésaventures ne tourna à la catastrophe, au contraire. Car lorsque j'y pense, je ne vois pas la malchance (et la maladresse aussi, j'en conviens) qui se cache derrière ces imprévus mais bien la facilité avec laquelle mes problèmes se sont résolus.

Question de chance - moi qui vient d'écrire que je ne part qu'avec de l'équipement en bon état ! Au milieu du mois d'août, donc seulement quelques centaines de km après mon voyage, je me suis aperçu que mon pneu arrière était complètement fini ! Usé à la corde ! Mon vélo est maintenant équipé de 2 pneus neufs.

Quelques statistiques:

Parcours total: 900km

Brisé: une remorque, un dérailleur arrière, ma montre, un élastique bungee.
Perdu: deux casquettes, un coupe-vent
Blessé: au moins 3 chûtes à vélo, contusions au tibia, au genou, à l'avant bras, au poignet.

Photos: 816
Bernaches: 123 456
Maringouins: 1 234 567
Cygnes: 2
Dindons sauvages: 10
Lièvres: 2
Gentleman farmer sur un tracteur à gazon: 23
Éoliennes: 23

1 commentaire:

Defrag a dit...

J'aime bien ta plume! J'y étais!