Prologue
C’est avec
un retard considérable que je me suis finalement décidé à écrire ce blog. La Cabot Trail fut un voyage difficile, avec
son lot de mauvaise température et de malchance avec mon automobile.
J’avais
initialement prévu partir le mercredi pour une première partie du voyage, en
prévision de terminer la portion automobile le jeudi et commencer la première
partie du voyage à vélo. Finalement, je
me suis plutôt retrouvé à faire des préparatifs mercredi et ce n’est que jeudi
matin que je me suis mis en route avec l’intention de faire le trajet d’un coup. La journée était superbe, le temps ensoleillé
et chaud, mais mon plaisir de conduire fut de courte durée parce que mon moteur
se mit à surchauffer un peu après Lévis.
J’ai perdu le reste de ce glorieux après-midi à attendre, chez le
concessionnaire à Lévis, que ma voiture soit réparée.
Jour
1 Vendredi: Antigonish – Port Hastings
70km
J’ai
ensuite repris la route jusqu’à Frédéricton ou j’ai dormi. Le lendemain, lorsque j’ai repris la route,
évidemment, le beau temps n’était plus qu’un souvenir et j’avais gaspillé une
belle journée pour rouler jusqu’à Antigonish.
En arrivant
à Antigonish, j’ai lunché au Mcdo du coin alors que la pluie tombait. En prenant un peu mon temps, j’ai réussi à
laisser passer la pluie. J’ai roulé un
peu ensuite pour trouver un stationnement acceptable. J’ai trouvé celui-ci à l’aréna, où j’ai
stationné un peu à l’écart, sur le bord de la rue Fairview, à deux pas du poste
de police. Lorsque je me suis mis
finalement en route, le temps était maussade, mais au moins il ne pleuvait pas.
Le temps de
préparer le vélo, je me suis finalement mis en route au début de l’après-midi. Le temps était gris, frais, la route pas si
mal. Un bon accotement sur la 104 sauf
aux traverses de ponceaux où il faut bien se coordonner avec le trafic rapide
mais pas trop agressif. Aucun accotement
sur les routes secondaires, mais des automobilistes calmes facilite les choses.
Je suis
arrivé à Port Hastings en début de soirée où j’ai couché au premier motel en
sortant du pont, le Skye Lodge. L’air de
rien, vide, la salle à manger fermée, mais propre. J’ai soupé d’un sandwich Subway acheté avant
de traverser le pont.
C’est la
traversée du causeway qui s’est avérée la plus excitante. Un très faible accotement et un trafic plus
intense rendait les choses délicates.
Rendu au pont, un trottoir du côté ouest seulement, oups ! Vaut mieux le prendre quand même.
Jour
2 Samedi: Port Hastings - Inverness
100km
La journée
commença mal, avec de la difficulté à reprendre la route vers la piste cyclable
qui longe les écluses. La route était
très achalandée, avec un enchevêtrement de bretelles difficiles à négocier.
Bien vite,
ce sentier devint de plus en plus impraticable.
En fait, il n’y avait plus de sentier, que cette langue de terre et de pierre
de rivière, de plus en plus étroite, bordée d’algue laissées par la marée,
faisant naitre une inquiétude grandissante.
Après avoir ralenti, puis ensuite marché en poussant mon vélo,
j’abandonnai. Je n’étais même pas
certain de pouvoir me rendre de l’autre côté à gué, et je ne voulais surtout ne
pas me retrouver les pieds à l’eau à cause de la marée. Je fis donc demi-tour
et pris la route.
La piste
est agréable et belle mais lente à cause de cette pierraille sablonneuse qui la
compose. J’y ai roulé un certain temps et j’ai éventuellement repris la route
pour accélérer les choses un peu. Après
un lunch à un café for sympathique, le Celtic Music Interpretive Center à
Judique, j’ai continué jusqu’à Inverness après être passé par Port Hood et
Mabou. Je suis arrivé à Inverness fatigué
à la fin de cette première journée fraiche au Cap Breton. Les petites cabines du Inverness Beach
Village furent irrésistibles. D’autant plus que le propriétaire m’offrit
d’aller me chercher une pizza au resto un peu plus loin!
Jour
3 Dimanche : Inverness – Cheticamp
64km
En route
vers Cheticamp, cette fois la route s’annonçait plus agréable, avec le soleil
beaucoup plus présent et le plateau de montagnes du Cap qui s’annonçait à l’horizon
des détours. Même les renards me
souhaitaient (presque) la bienvenue.
Arrivé tôt,
j’en ai profité pour rouler le long de la pointe, avant de revenir sur mes pas
camper au camping St-Pierre.
Jour 4
Lundi : Cheticamp – Pleasant Bay
60km
Lundi
matin, le temps est superbe. Parfait
pour l’ascension de la première montagne – French Mountain. Je passe un moment à Cheticamp chez Vélo Max
Cycling pour effectuer une réparation sur le vélo avant de continuer vers le
parc. L’entrée dans le parc du Cap
Breton se fait peu après avoir quitté Chéticamp.
Après
quelques côtes pour se faire les jambes, l’ascension commence, la chaleur aussi
! La montée se fait le long du flanc
ouest et le soleil tape fort. Un
enseigne annonce le programme : 11% sur 6 km à 29C. Pas un nuage dans le ciel, un temps de carte
postale - avec la météo des derniers jours, c’est inespéré. Et pour la partie la plus scénique du voyage
!
La chaleur
tape et je dois faire des arrêts fréquents pour boire. Mes deux gourdes pleines y passent. J’en
oublie de prendre des photos.
Heureusement, un source à mi-chemin me permet de remplir ma nouvelle
bouteille munie d’un filtre intégré .
(une
bouteille Katadyn : http://www.mec.ca/fr/product/5021-490/bouteille-mybottle-micro-de-katadyn/?f=10&q=gourde%2Bfiltre)
Près de
deux heures plus tard, le sommet apparait et juste un peu avant, l’entrée de la
Skyline Trail. La Skyline est un sentier
pédestre qui parcours le sommet et redescend vers le flanc de montagne en
offrant une vue superbe vers la côte au sud et Cheticamp au loin. Elle offre aussi un point de vue
spectaculaire sur la French Mountain que je viens de monter.
Un peu de
marche, un bon lunch en admirant la vue sans aller jusqu’au bout de la trail
qui redescend le flanc de montagne – il faudrait la remonter ! Je garde mes forces pour le vélo.
Au retour,
un dernier effort pour se rendre au sommet à 455m au dessus du niveau de la mer
et ensuite, c’est le plateau du Cap, je roule sur le toit du monde !
La descente
commence ensuite vers Pleasant Bay. Un
sérieux test pour mes freins dont j’ai changé les tampons pour ce voyage en
prévoyant deux paires de rechange. La
route en lacets ne permet aucune vitesse excessive. Malheur, les tampons de freins sont trop durs
et je dois tirer de toutes mes forces sur les manettes pour maintenir une
vitesse raisonnable. J’en viens à
craindre de péter un câble. La descente est balisée de quelques belvédères où
j’arrête tant bien que mal pour ménager ma poigne, mes freins, et refroidir les
jantes.
La
technique est périlleuse. Incapable de
ralentir pour arrêter complètement, je dois ralentir un maximum, en prendre
large vers la gauche et revenir dans une courbe serrée vers le belvédère en
remontant la pente au point où mes sacoches avant frottent à terre tant la
courbe est serrée.
Rendu à
Pleasant Bay, je me suis arrêté au Mid Trail Motel, près de la plage. J’ai passé le reste de la soirée à relaxer en
faisant de la photo sur la grève.
Jour 5
Mardi : Pleasant Bay – Jumping Mouse
46km
Aujourd’hui,
je m’attaque à la North Mountain. Plus
difficile que la French parce qu’un peu plus abrupte. Un panneau annonce le menu pour les
prochaines 90 minutes, 4km et 13 %.
Avec le
gradient, la température monte et monte…. Et ma vitesse baisse et baisse tout
autant. Je dois me concentrer pour pédalier
le plus fort possible, mais en tournant les manivelles le plus efficacement
possible et tout en maintenant un rythme régulier et soutenable. Mon odomètre
indique 34C et 4km/h ! J’ai même vu 3,5 km/h.
Je me
concentre sur ma respiration, tourne les pédales, pendant de long moments, je
suis dans ma bulle. La sueur me coule dans les yeux et me brule. Je dois rouler la tête penchée et je pédale
au rythme des gouttes de sueur qui tombent sur mon guidon.
La chaleur
tape et je dois faire des arrêts fréquents pour boire. Mes deux gourdes pleines y passent. J’en
oublie de prendre des photos. La montée
se fait vers l’intérieur, donc la vue est beaucoup moins spectaculaire.
La descente
est rapide, même technique que la veille.
Je traverse
le Cap, et rendu l’autre côté, je m’arrête au parc Cabot Landfall, là où
Giovanni Caboto aurait touché terre en 1497.
Ensuite,
c’est la route un peu morne après les montagnes spectaculaires, en direction du
camping pour la nuit. Le terrain est
vallonné, non sans rappeler les Laurentides.
Situé
presque au bout du Cap, le Jumping Mouse Eco Campground se veut un camping
écologique, mené par une propriétaire écolo et sympathique qui me fait le tour
du propriétaire.
Elle
s’inquiète de ma tente en m’avertissant que le vent peut être fort dans ce
coin. Je sais que je n’ai rien à craindre et je prends soin de monter la tente
avec le double jeu de haubans. À mon
retour je la trouve en train de regarder ma tente avec un campeur – elle est
rassurée !
Jour 6
Mercredi : Jumping Mouse – Ingonish (Keltic Lodge)
72km
Cette
nouvelle journée s’avère maussade. À
peine un 16C sous la pluie. Fini le
temps magnifique des derniers jours. Je
dois revenir sur mes pas pour rejoindre la Cabot Trail et prendre la direction
du retour par le côté est en longeant le Lac Bras D’Or.
Je m’arrête à moitié gelé à Neil’s Harbour pour diner au réputé Chowder House (90 Lighthouse Rd, Neils Harbour, NS B0C 1N0).
Après un
peu d’attente, un …chowder, évidemment réussira à me réchauffer. Accompagné d’un lobster roll et un bon café, je
retrouve un regain d’énergie dont j’aurai bien besoin pour ce temps froid.
La pluie
finie par passer mais le temps reste gris et froid.
À la fin de
la journée, déception, le camping de Ingonish est fermé – je dois me rabattre
sur mon plan B, le luxueux Keltic Lodge.
Quel dommage ! Mon arrivée ne
passe pas inaperçue, alors que je me glisse en full cycling/rain gear parmi les
touristes amateurs de golf.
Une fois le
vélo mis à l’écart et en sécurité, le service attentionné, la chambre chaude,
un bon repas de homard et une bonne bouteille de vin me font voir la vie sous
un autre angle.
Aujourd’hui,
j’ai pris peu de photographies et j’ai de la difficulté à me remémorer
cette partie du voyage.
Jour 7 Jeudi :
Ingonish (Keltic Lodge) - Baddeck
95km
Si hier
était froid, aujourd’hui s’avère encore pire – de la pluie, 13C.
J’avais l’option
de traverser vers Sydney et redescendre la 223 en longeant la rive Est d’un
bras du lac mais avec la pluie incessante, je décide de couper court et de
continuer sur la Cabot Trail vers Baddeck.
C’est donc direction Englishtown sur la 312, pour prendre le petit ferry
sous la pluie.
Un obstacle
se dresse cependant, une dernière montagne à enjamber – Smokey Mountain qui
culmine à 370m. Facile comparativement à
la French ou la North.
Rendu en
haut, sur le plateau, je m’arrête au bord du chemin pour un petit repos. Un camionneur passe tout près, roulant à
toute vitesse avec son mastodonte, sans se donner la peine de s’écarter d’un
pouce sur la route déserte. Parmi la faune du Cap, j’aurai donc vu un renard et
un trou de cul, le seul du voyage.
Le paysage
est beau, malgré le temps – qu’est-ce ça doit être quand il fait soleil !
La journée
se passe sous la pluie battante. Après
le ferry, la route 312 rejoint la 105 qui devient une autoroute. Deux voies rapides dans chaque direction,
100kmh, mais un large accotement ou je me sens en sécurité. C’est quand même la pire partie du voyage.
Je roule
sous la pluie parfois forte, les embruns et le bruit des camions jusqu‘à un
moment ou je dois arrêter pour un appel de la nature. Je m’exécute après avoir rejoint le boisé qui
longe la route en contrebas. Totalement
misérable, trempé dans mes bas et mes gants de néoprène, sans avoir froid tout
de même, je pars d’un fou rire devant cette situation que d’aucun trouverait
dégueulasse.
Are we having fun yet ? You bet mon ti-pet !
Le temps d’une
collation et je repars vers Baddeck que je rejoins finalement, fatigué et
écoeuré tout de même du froid et de la pluie.
À Baddeck,
aucun hôtel ne m’inspire et je finis par continuer mon chemin. Grand bien m’en fasse, je trouve un motel bien tenu, le Cabot Trail Motel, avec salle à manger.
http://www.cabottrailmotel.com/2013/index.php
Un repas
chaud et une douche me remontent le moral.
Jour 8 Vendredi :
Baddeck - Linwood
108km
La journée
s’annonce meilleure que les deux dernières. Un ciel nuageux, le soleil quand même
présent, chaud, 18-27C .
Je repars
vers Canso Causeway en passant par Whycocomagh, Kingsville et finalement Port
Hastings. Le passage à l’intérieur des
terres est moins intéressant, mais il fait beau, la vie est belle. La route est variable, à une voie, parfois
deux, avec ou sans accotement, mais le trafic est plus calme et on me contourne
sans problème, même les camionneurs.
Je roule et
je prends peu de photographies.
Je fini par
traverser le Canso Causeway et je continue sur la vieille route 4 qui évite la
104 en serpentant selon un chemin presque parallèle à celle-ci.
Je campe au
Linwood Campground après une belle journée en selle.
Ça sent la
fin de voyage. Demain, c’est le retour à Antigonish et après, le long retour en
automobile.
Jour 8 Samedi :
Linwood - Antigonish
40km
Après un
40km sans histoire qui m’oblige tout de même à rejoindre la 104 pour ne pas
faire trop de détours, j’arrive à Antigonish où je finis par retrouver ma
voiture intacte après m’être mêlé dans ma carte, fidèle au poste dans le
parking de l’aréna.
Déjà la
fin. Moins long que prévu, la pluie a
eue raison de ma volonté et j’ai écourté mon voyage un peu. Je n’ai pas pu apprécier le Lac Bras d’Or à
sa juste valeur. Sydney non-plus.
Pour clore
le tout en beauté, je suis tombé en panne à nouveau après m’être arrêté faire
le plein à Fredericton. Panne de
batterie à cause d’un mauvais contact ! Je
dors dans le bout de Québec. Au retour
je change de voiture, c’est certain.
4 commentaires:
Excellent ride, after reading your blog I have changed my plans to go do Nova Scotia next summer. Keep it up! Good Riding! Mike . Sorry but pendant que je lis français mon écriture cest terrible , donc je l'ai écrit en anglais
Formidable! You bet mon p'tit pet!
Thank you MIke, sorry to have read your comment so late, I didn't know how to be notified when people leave a comment on my blog. Hope you had a good trip.
Merci Paulo !
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